Le service de vidéo en ligne Netflix a déçu les investisseurs, le 17 avril, annonçant des gains d’abonnés en-dessous des attentes au premier trimestre 2016. | Elise Amendola / AP

Le service américain de vidéo en ligne Netflix a déçu les investisseurs, lundi 17 avril, avec des gains d’abonnés légèrement en dessous des attentes au premier trimestre. Il revendiquait fin mars 98,75 millions d’utilisateurs – 50,85 millions aux Etats-Unis et le reste à l’international.

Cela représente un gain net de 4,95 millions d’abonnés en trois mois, alors que le groupe en visait 5,20 millions après une augmentation record de plus de 7 millions au trimestre précédent. Dans le détail, le service de vidéo en streaming a gagné 1,42 million d’abonnés aux Etats-Unis et 3,53 millions à l’international, où il a redoublé d’efforts en 2016.

Le ralentissement devrait se confirmer au deuxième trimestre 2017. Netflix espère engranger 3,20 millions d’utilisateurs supplémentaires, ce qui lui permettrait malgré tout de passer la barre symbolique des 100 millions à l’échelle mondiale. Il escompte seulement 600 000 abonnés aux Etats-Unis, pour 2,60 millions à l’international.

Bénéfices en hausse

Ces données ont éclipsé les bénéfices en forte progression de la firme. Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l’action Netflix reculait d’environ 1 %. Pourtant, en termes financiers, la compagnie a réussi pour la première fois au premier trimestre à dégager un petit bénéfice à l’international – 43 millions de dollars.

« La croissance des bénéfices sur nos marchés plus matures a compensé les investissements sur de nouveaux marchés », explique la direction de Netflix dans sa lettre aux actionnaires. Et de prévenir toutefois que la poursuite de ces investissements va de nouveau se traduire par « une petite perte » au deuxième trimestre.

A l’échelle de l’ensemble du groupe, le bénéfice net a atteint 178 millions de dollars au premier trimestre, un niveau plus que sextuplé comparé à un an plus tôt, pour un chiffre d’affaires de 2,6 milliards de dollars (+ 35 %). Le bénéfice par action, qui sert de référence aux Etats-Unis, est ressorti à 40 cents quand les analystes attendaient seulement 37 cents en moyenne.

Concurrence relativisée

Le groupe a parallèlement relativisé l’intensification de la concurrence. La multiplication de services de télévision en direct en ligne, comme le récent YouTube TV, n’aura pas beaucoup d’impact, promet-il, estimant que son offre est largement complémentaire.

Quant aux droits sportifs comme ceux remportés au début du mois par le rival Amazon pour les matchs de la Ligue professionnelle de football américain (NFL) : « Nous ne pensons pas que c’est une stratégie intelligente pour nous, parce que nous estimons que nous pouvons gagner davantage de spectateurs et les rendre plus satisfaits en dépensant cet argent dans des films et des séries télévisées », ajoute Netflix.