Des soldats sri-lankais dégagent des débris d’une habitation effondrée, à Meetotamulla, une ville située à la périphérie de Columbo, la capitale du pays. | Eranga Jayawardena / AP

L’effondrement d’un tas d’ordures, vendredi 14 avril, a fait au moins 29 morts dans la décharge de Kolonnawa, à Meetotamula, une ville située au nord-est de Colombo, la capitale sri-lankaise. Alors que le pays célébrait le traditionnel Nouvel An cinghalais et tamoul, une pile de déchets de 91 mètres de haut, déstabilisée pendant la nuit par des pluies torrentielles et un incendie, s’est écroulée en ensevelissant les cahutes d’un bidonville. Cent quarante-cinq habitations ont été détruites.

Sans grand optimisme, des centaines de soldats continuaient à creuser dans les tonnes d’immondices et les débris des habitations. Plusieurs personnes étaient encore portées disparues, selon les forces de l’ordre.

« Nous continuons les recherches, mais nous n’avons guère d’espoir de retrouver quiconque vivant dans ces conditions », a déclaré le porte-parole de l’armée Roshan Seneviratne.

Les autorités ont relogé temporairement 1 700 personnes dans des écoles publiques voisines. De nombreux bâtiments ont été endommagés dans l’éboulis et menacent de s’effondrer. Les effectifs des forces de l’ordre ont été renforcés par crainte de pillages. Au total, 23 personnes soupçonnées d’avoir volé des biens appartenant aux victimes ont été arrêtées.

Des habitations menacées depuis longtemps

Des habitants du quartier devant les ruines du bidonville détruit par l’éboulement d’une pile d’ordures, à Meetotamulla, au Sri Lanka, le 16 avril. | ISHARA S. KODIKARA / AFP

Le premier ministre sri-lankais a promis, après la catastrophe, de fermer la décharge de Kolonnawa. Les tonnes de déchets se sont rapidement entassées sous l’effet de rénovations dans la capitale voisine. La pile de déchets menaçant les habitations avoisinantes, les habitants de la zone ont dénoncé régulièrement le ravage environnemental provoqué par cette décharge à ciel ouvert où s’entassent 23 millions de tonnes d’ordures, avec 800 tonnes de déchets solides supplémentaires déversées chaque jour.

« Ces gens n’ont pas choisi de vivre à côté d’une décharge », regrette un riverain interrogé par l’agence AP. « Mais les ordures ont commencé à arriver et cet endroit est devenu invivable. Ce désastre est la responsabilité du gouvernement. »