Cette comparution, qui est une première pour M. Rajoy qui est le président du Parti populaire (PP) depuis 2004 et chef du gouvernement depuis 2011. | JUAN MEDINA / REUTERS

Le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, devra comparaître comme témoin au procès du vaste réseau de corruption « Gürtel » ayant impliqué des responsables de son parti, a déclaré un porte-parole de l’Audience nationale, tribunal spécialisé dans les affaires politico-financières et de terrorisme.

Cette comparution est une première pour M. Rajoy, président du Parti populaire (PP) depuis 2004 et chef du gouvernement depuis 2011.

Le procès dit « du réseau Gürtel », ouvert en octobre 2016 se poursuit. Selon l’accusation, ce réseau était dirigé par l’homme d’affaires Francisco Correa, qui versait pots-de-vin et cadeaux à des fonctionnaires et des élus pour que ces derniers attribuent des marchés publics à certaines entreprises « amies ».

Cette affaire avait notamment entraîné la démission en 2014 de la ministre de la santé Ana Mato, dont l’ex-mari est jugé en tant que bénéficiaire présumé d’importants cadeaux du réseau.

Comptabilité parallèle

Un ancien trésorier du PP, Luis Barcenas, est un des prévenus vedettes de ce procès. Il est tenu de s’expliquer sur l’origine de son immense fortune, jusqu’à 48 millions d’euros placés sur des comptes en Suisse.

En janvier, devant les juges, M. Barcenas avait admis que le parti disposait « de ressources qui n’apparaissaient pas dans sa comptabilité officielle », alimentées selon lui par des donations d’hommes d’affaires.

Si les entrepreneurs obtenaient un contrat, « ils nous passaient 2 à 3 % » du montant, a de son côté reconnu au procès Francisco Correa.

Les multiples scandales de corruption affectant le PP avaient contribué à lui faire perdre sa majorité absolue lors des législatives de la fin de 2015. M. Rajoy n’a jamais assumé de responsabilités dans cette affaire Gurtel.