En 2016, 286 armes à feu ont été saisies à travers l’île, dont 73 pistolets automatiques, 9 fusils à pompe et 2 fusils d’assaut. Certes, l’année 2015 avait connu un pic avec la saisie de 355 armes à feu mais cette « performance » devait beaucoup à des découvertes incidentes effectuées dans le cadre de procédures judiciaires pour d’autres infractions. En 2016, en revanche, les saisies ont été le plus souvent réalisées à l’occasion d’opérations ciblées, en particulier lors de contrôles routiers ou à l’occasion de procédures administratives spécifiques.

« Outre les armes détenues irrégulièrement, les deux préfectures de l’île ont entamé une démarche de lutte contre la possession d’armes dont l’autorisation de détention avait expiré », explique Nicolas Lerner, coordonnateur des services de sécurité en Corse. Près de cinq cents fusils, carabines, revolvers et pistolets automatiques légalement détenus par des tireurs sportifs licenciés, ont ainsi fait l’objet d’une remise volontaire entre les mains des autorités ou de procédures de destruction. « Et nous allons poursuivre l’effort judiciaire exigé par le parquet général », promet Nicolas Bessone, procureur de la République à Bastia. Le magistrat est l’artisan d’une politique de comparution immédiate pour les personnes mises en cause et de « réquisitions systématiques de prison ferme » de la part du ministère public.

Cette sévérité ne semble pas, toutefois, décourager certaines habitudes. Le 10 avril, un éleveur de 19 ans au casier judiciaire immaculé comparaissait devant le tribunal correctionnel de Bastia après avoir été interpellé par les douanes en possession d’un pistolet automatique dans sa voiture. « Pour garder mes bêtes, c’est plus sûr », a benoîtement expliqué le jeune homme aux magistrats médusés.