Plusieurs militaires maliens ont péri, mardi 18 avril, dans une attaque imputée à des djihadistes dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, a-t-on appris de sources concordantes, l’armée française précisant qu’une dizaine de « terroristes » ont été « neutralisés ».

L’attaque a visé un camp de l’armée malienne à Gourma Rharous, une localité d’accès difficile, située à quelque 120 km à l’est de Tombouctou.

« L’attaque est intervenue aux environs de 5 heures (heure locale et GMT). Il y a eu des pertes en vies humaines et en matériel du côté des forces armées et de sécurité », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée, le colonel Diarran Koné.

L’armée a perdu quatre militaires et des véhicules calcinés étaient visibles dans le camp, selon une source locale.

« Barkhane » en appui aérien

Dans un communiqué, l’état-major de l’armée française a également parlé de quatre militaires maliens tués à Gourma Rharous dans l’attaque menée par « un groupe armé terroriste ». Les soldats maliens, qui ont mis « hors de combat plusieurs assaillants », ont transmis « une alerte à [la force française] Barkhane afin de déclencher une mission d’appui ».

« Barkhane » a envoyé un module d’intervention de combat aérien et aéroporté transportant un détachement de commandos de montagne « ayant permis aux Français de repérer » les terroristes en fuite à une trentaine de kilomètres du lieu de l’attaque « et de neutraliser » deux pick-up dérobés et lourdement armés, ainsi qu’une dizaine de terroristes. Le communiqué ne précise pas si les « terroristes » neutralisés ont été tués ou blessés.

Les militaires maliens blessés ont été évacués par la Mission de l’ONU au Mali (Minusma). Les blessés les plus graves ont été pris en charge par les équipes médicales de « Barkhane » à Gao (nord-est) et, mardi après-midi, l’armée malienne menait un ratissage au sud de Gourma Rharous afin de poursuivre les autres assaillants en fuite.

Dans un communiqué, la Minusma a dénoncé « une attaque terroriste, perpétrée par des hommes armés non identifiés » à Gourma Rharous, précisant qu’elle avait « ciblé des positions des forces armées maliennes et de la Garde nationale ». Elle a déployé ses hélicoptères d’attaque sur les lieux en appui aux forces maliennes et facilite l’évacuation médicale des blessés par voie aérienne.

« Pas un jour sans actes abominables »

La Minusma fait également état d’une attaque mardi vers 4 heures (GMT) contre un véhicule d’un de ses convois logistiques, qui a « heurté un engin explosif improvisé ou une mine, à environ 30 km au sud de Tessalit ». Le premier bilan est de trois blessés graves, dont deux casques bleus et un civil.

« Il n’y a presque pas un jour où l’on ne reçoit pas de rapports sur des actes abominables de terrorisme commis par les ennemis de la paix et les ennemis de ce pays et de son peuple », s’est indigné le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif.

Le nord du Mali était tombé en mars et avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaida à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes et qui l’ont ensuite évincée.

Ces djihadistes en ont été en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques malgré la signature en mai et juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes.