Le collectif Pou la Gwiyann dékolé (« pour que la Guyane décolle  », en créole), qui pilote le mouvement social qui paralyse la Guyane depuis un mois, a annoncé dans la soirée de mardi 18 avril avoir reçu une réponse du gouvernement sur son projet de protocole d’accord, qu’il va analyser durant la nuit.

« Ce soir nous avons eu une réponse du gouvernement. Cette réponse est très technique. Chaque mot et chaque virgule est important, donc c’est un travail [d’analyse] qu’on va faire toute la nuit », a indiqué à la presse la porte-parole du collectif, Valérie Vanoukia.

« On va se revoir demain, pour revoir la contre-proposition que nous avons à faire, mais en l’état, compte-tenu que c’est d’une technicité particulière, nous ne pouvons pas aujourd’hui dire à la population que ce document est une bonne réponse ou pas », a-t-elle ajouté, soulignant que « à une virgule près, on peut louper ou pas un rendez-vous comme celui-là ». Elle a cependant assuré que la réponse du gouvernement validait la demande du collectif qu’il n’y ait pas de sanctions judiciaires contre les participants au mouvement.

Départ du charismatique porte-parole du mouvement

Juste avant, le porte-parole charismatique du mouvement, Michael Mancée, avait annoncé qu’il quittait le collectif, expliquant que « l’évolution de la mobilisation et des événements » n’étaient « pas en adéquation avec [sa] vision des choses ». M. Mancée s’était abstenu lundi soir, lors d’une assemblée générale du collectif, sur le choix de reprendre et d’intensifier les barrages routiers (0 contre, 5 abstentions, a indiqué Mme Vnoukia). Une décision qui a renforcé les tensions au sein de la population.

« Ce soir j’ai préféré expliquer aux autres membres du collectif Pou la Gwiyann dékolé que je préfère me retirer pour leur laisser le soin de mener à bien la mission qu’ils ont choisie de mener », a-t-il ajouté. « Ça ne veut pas dire que le combat s’arrête, bien sur que non. c’est un engagement que j’ai pris et auquel je me tiendrai. (...) On ne peut pas rattraper 50 ans de retard en deux jours ou en deux semaines, c’est pas possible, il faut préparer un tel combat. »

Cet ancien policier, qui s’était mis en retrait de son métier pour créer le collectif des « 500 frères contre la délinquance », un mouvement dont la particularité est de circuler cagoulé, a également laissé les rennes de ce collectif très présent dans la mobilisation.