« Ensemble, nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que plus de produits soient estampillés de ces mots merveilleux : Made in the USA », a lancé Donald Trump mardi 18 avril depuis Kenosha, dans le Wisconsin. | SCOTT OLSON / AFP

MARDI 18 AVRIL

L’« armada » promise la semaine dernière en signe de fermeté face à la Corée du Nord n’est toujours pas arrivée. Le départ d’un groupe aéronaval américain vers la péninsule coréenne, annoncé la semaine dernière par l’administration Trump, vient à peine de se faire, selon l’agence de presse Reuters mardi 18 avril.

Quand le président américain avait déclaré, mercredi dernier, avoir ordonné l’envoi d’une « armada » vers la péninsule coréenne, le groupe aéronaval faisait toujours route vers l’Australie. Ce week-end, le groupe emmené par le porte-avion à propulsion nucléaire Carl Vinson s’était encore éloigné de la région, passant le détroit de la Sonde pour arriver dans l’Océan indien, tandis que Pyongyang faisait défiler de nouveaux missiles en grande pompe. Le commandement des forces américaines dans le Pacifique a expliqué mardi que le groupe avait dû d’abord participer à des exercices, écourtés, avec l’Australie. Désormais, il « se dirige vers le Pacifique ouest comme ordonné », a-t-on précisé.

Face aux dernières menaces de Pyongyang, M. Trump s’est par ailleurs félicité, dans un entretien diffusé mardi, du « travail » de la Chine sur le « problème nord-coréen », changeant ainsi de ton après avoir dit, il y a quelques jours encore, être prêt à régler seul la question nucléaire nord-coréenne si Pékin ne parvenait pas à faire rentrer son turbulent allié dans le rang. Dans le même temps, son vice-président Mike Pence rassurait l’allié japonais à Tokyo.

EN BREF

  • « Acheter américain, embaucher américain »

« Acheter américain, embaucher américain » : le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs tenté mardi de donner corps à son emblématique slogan de campagne « America First » («L’Amérique d’abord ») en signant un décret qui vise à réformer l’attribution de visas pour les secteurs technologiques. « Nous pensons que les emplois doivent être offerts d’abord à des travailleurs américains », a-t-il martelé, depuis Kenosha dans le Wisconsin.

M. Trump veut lutter contre la « fraude et les abus » dans l’attribution des célèbres visas H-1B. Ces permis de travail destinés aux scientifiques, ingénieurs et programmateurs informatiques, sont en particulier une passerelle pour de nombreux Indiens attirés par la Silicon Valley. Les Etats-Unis en délivrent quelque 85 000 par an. Le décret ordonne aux ministères concernés (Travail, Justice, Sécurité intérieure, département d’Etat) de proposer des réformes pour que le programme « revienne à son objectif initial : donner des visas aux postulants les plus diplômés sur les postes les mieux payés ».

  • Les séjours de Trump en Floride agacent dans son propre camp

L’opposition démocrate réclame depuis quelques temps déjà que le président Donald Trump réduise ses week-ends en Floride. Des parlementaires républicains se sont joints à eux mardi, souhaitant que le milliardaire passe davantage de temps à travailler à Washington. 

« J’ai eu de semblables préoccupations moi-même, a admis la sénatrice Joni Ernst lors d’une rencontre avec des habitants de l’Iowa, lorsqu’une personne de l’assistance l’a interrogée sur les déplacements de M. Trump, financés par les contribuables, dans son club privé de Mar-a-Lago, en Floride. C’est quelque chose qui, selon moi, ne dérange pas seulement moi mais d’autres membres de notre groupe ».

  • La photo de Trump pour promouvoir une conférence sur les agressions sexuelles

Une photo de M. Trump figurera finalement sur les posters faisant la promotion d’une conférence sur les agressions sexuelles à Stanford, la prestigieuse université ayant fini par donner son accord après des mois de délibérations avec une enseignante.

Le poster controversé créé par Michele Dauber, professeure de droit, comprend une capture d’écran d’une vidéo qui avait fuité pendant la campagne présidentielle et au cours de laquelle le magnat de l’immobilier se vantait de pouvoir attraper les femmes par l’entrejambe parce qu’il est célèbre. « Je suis déçue qu’il ait fallu des articles de presse pour que la faculté honore son obligation de protéger la liberté académique », a expliqué l’enseignante à l’AFP mardi, précisant avoir appris la veille seulement qu’elle pourrait finalement le faire. Lisa Lapin, porte-parole de l’institution, a souligné que l’université avait craint une « apparence de parti-pris politique ».