Victimes de l’attaque à Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017. | AP

Les experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dépêchés en Turquie pour enquêter sur l’attaque chimique commise le 4 avril en Syrie affirment que du gaz sarin, ou une substance similaire, a été utilisé dans l’attaque à Khan Cheikhoun, a déclaré Ahmet Uzumcu, le directeur général de l’OIAC, cité mercredi 19 avril par la délégation britannique.

Ces conclusions vont dans le sens d’analyses menées précédemment par des laboratoires en Turquie et en Grande-Bretagne.

L’attaque chimique, dont des images de personnes saisies de convulsions ont choqué le monde, a causé le 4 avril la mort de 87 civils, dont 31 enfants, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Critiques de Moscou

La Russie a critiqué l’OIAC pour son incapacité à enquêter sur le terrain en Syrie. « Il est inacceptable que [l’OIAC] analyse ce qui s’est passé à distance », a déclaré, vendredi, Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse à Moscou avec ses homologues iranien et syrien. M. Lavrov a, par ailleurs, estimé qu’une enquête « transparente » de l’OIAC nécessite l’apport « d’experts indépendants, de groupes supplémentaires d’experts qui représenteront les pays de la région, la Russie, les Etats-Unis et l’Europe ».

Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse, le président Bachar Al-Assad a affirmé que l’attaque chimique de Khan Cheikhoun était une « fabrication à 100 % » et que la Syrie ne possédait pas d’armes chimiques.

L’attaque contre ce village proche d’Idlib, attribuée par les Occidentaux à l’aviation de Bachar Al-Assad, a conduit Donald Trump à ordonner trois jours plus tard la première action militaire directe des Etats-Unis contre le régime syrien en six ans de guerre civile, bombardant la base aérienne de Chayrat.