Documentaire sur Paris Première à 22 h 50

Jean Paul Gaultier en Amérique latine. | PARIS PREMIÈRE

Paris Première avait naguère inscrit à sa grille une émission hebdomadaire phare et véritablement pionnière, « Paris Mode », qu’animait Marie-Christiane Marek. C’était aux débuts des années 1990, qui furent celles de cette chaîne, alors à dominante culturelle, avec, déjà, des coquineries branchées comme « Paris Dernière », imaginée et, dans ses ­premières saisons, animée par Thierry Ardisson.

Marie-Christiane Marek, qui était à tu et à toi avec tout ce que la planète mode comptait de ciseaux d’exception (en matière de noms établis et aussi de talents émergents, pour certains aujourd’hui fameux), présentait en direct, depuis les ­coulisses, leurs défilés.

On se souvient aussi d’émissions spéciales au cours desquelles la journaliste se déplaçait à l’étranger et traçait le portrait d’une ville ou d’un pays en compagnie d’un couturier. Ainsi, Christian Lacroix lui dévoila-t-il un jour ses adresses fétiches londoniennes ; un autre, Jean Paul Gaultier partit avec Marie-Christiane Marek sur les rivages bleu lagon de Tahiti.

Promenades, soirées et shopping

Le documentaire Jean Paul Gaultier voyage, réalisé par Emmanuel Le Ber, est un peu dans l’esprit de ces numéros spéciaux de « Paris Mode » : la caméra du réalisateur suit le génial trublion du métier lors d’un voyage professionnel en Amérique latine (Argentine, Brésil et Mexique). Mais elle s’attarde surtout à filmer les moments « off » : promenades, soirées, shopping.

Jean Paul Gautier arrive chez la première dame d’Argentine puis retrouve Bethy Lagardère (la veuve de Jean-Luc Lagardère), l’une de ses premières clientes, dans une soirée interlope et select à Rio, où des personnes entre deux genres fraient avec de faux marins à béret et des créatures à moitié refaites et à moitié nues.

Le couturier inaugure une exposition dans les favelas puis, le ­lendemain, achète des bondieuseries d’un goût exquisément douteux qui sont, on le comprend vite, l’un des carburants qui ont alimenté son invention et inspiré certains thèmes de ses collections.

C’est charmant. Mais on sort de ce documentaire de 52 minutes sans avoir appréhendé ce qu’il apportait de neuf ou de singulier à la compréhension de l’univers déjà bien connu de ce créateur.

Jean Paul Gaultier voyage, d’Emmanuel Le Ber (France, 2017, 52 min).