Le président-directeur général d’Orange, Stéphane Richard, présente le service de banque que compte lancer l’opérateur télécoms. | ERIC PIERMONT / AFP

Le monde de la banque est en pleine effervescence. En quelques jours se sont succédé le lancement du compte courant C-zam de Carrefour, le rachat de la start-up Compte-Nickel par BNP Paribas et la présentation de l’offre commerciale d’Orange Bank, la banque mobile de l’opérateur télécoms. La révolution digitale permet aujourd’hui à des entreprises de la tech comme à des géants de la grande distribution ou des télécoms de se lancer dans la banque et de bousculer les grandes institutions financières.

  • Orange Bank, une offre globale et gratuite

C’est certainement la menace la plus sérieuse pour les grandes banques traditionnelles. Orange Bank va en effet lancer le 6 juillet une offre commerciale quasi imbattable : elle propose la gratuité des services bancaires les plus usuels (carte bancaire offerte, absence de frais de tenue de compte pourvu que l’on soit un client un tant soit peu actif, retraits sans frais dans tous les distributeurs automatiques de billets, partout en zone euro…), sans imposer au client des conditions de revenus. Le client disposera par ailleurs d’un découvert autorisé, ce que n’autorise ni le compte courant C-zam de Carrefour, ni le Compte-Nickel.

Enfin Orange Bank nourrit l’ambition d’être une banque complète. Elle proposera rapidement un livret d’épargne rémunéré, des produits d’assurance (assurance-vie, assurance-maison, auto…), du crédit à la consommation, puis des prêts immobiliers. Elle se fixe l’objectif de rassembler plus de 2 millions de clients en France d’ici à dix ans.

  • C-zam, le compte basique de Carrefour

Carrefour distribue depuis le 18 avril dans les rayons de ses magasins des comptes bancaires, dénommés « C-zam », accessibles en libre-service sous la forme de coffrets. Ces boîtes contiennent une carte de paiement internationale associée à un compte courant, accessible sans condition de revenus, vendue 5 euros en magasin, auxquels il faut ajouter 1 euro par mois pour les frais de tenue de compte. Les retraits au distributeur automatique sont facturés 1 euro en France et à l’étranger, mais restent gratuits dans les automates du réseau BNP Paribas, coactionnaire de Carrefour Banque.

Cette offre basique et bon marché, proposée à tous sans condition de revenu (la carte est à autorisation systématique), ne concurrence pas frontalement les grandes banques à réseau. En effet, le compte n’autorise pas les découverts, et les clients ne peuvent ni déposer de chèque ni recevoir de chéquier.

  • Le Compte-Nickel, un service à bas coût distribué en bureau de tabac

Le Compte-Nickel, distribué depuis février 2014 dans les bureaux de tabac, a été le pionnier du service bancaire à très bas coût. Cette Fintech, qui ne dispose pas de l’agrément bancaire, s’est adressée dès l’origine à des clients fragiles et souvent exclus du système bancaire. Le service est réduit au strict minimum : le compte s’ouvre en quelques minutes en payant un abonnement annuel de 20 euros au buraliste. L’établissement ne propose ni découvert ni crédit. La gestion se fait en temps réel, donc le paiement ne passe que si le compte est suffisamment approvisionné. Depuis son lancement, le Compte-Nickel n’a cessé de créer la surprise, en gagnant des clients bien plus rapidement que les banques en ligne traditionnelles, sans campagne de publicité ni versement de prime à l’ouverture du compte. La néobanque, qui rassemble aujourd’hui plus de 560 000 clients, vient d’être rachetée par BNP Paribas au prix fort (plus de 200 millions d’euros).

De nouveaux acteurs grignotent le secteur bancaire