De jeunes entrepreneurs ont décidé de créer leur start-up afin d’aider les étudiants à se loger. | Photo University of Exeter

Le coût et la difficulté à trouver un logement pour quelques semaines ou mois peuvent être un frein à la mobilité des étudiants. Ceux qui projettent de partir loin de chez eux le temps d’un stage, d’une alternance ou d’un job d’été, ou encore pour un semestre ou une année d’études à l’étranger, disposent néanmoins de sites Web spécialisés.

En voici six, lancés ces dernières années, qui se distinguent soit par une offre étoffée pour les courts ou moyens séjours, soit par un concept innovant : StudyEnjoy, Studapart, Roomlala, Uniplaces ou Smartrenting sont des start-up dont les fondateurs ont eux-mêmes été confrontés à des difficultés à se loger durant leurs études, tandis que Bed and Crous permet de vivre quelques jours ou semaines dans une cité U gérée par un Centre régional des œuvres universitaires…

Echanger sa chambre ou son appartement pour 1 euro par jour

StudyEnjoy, plate-forme collaborative lancée en 2015, propose aux étudiants d’échanger « gratuitement » leur logement en France et à l’étranger. Le principe est simple : pour pouvoir bénéficier d’un logement qui est mis en ligne, il suffit de s’inscrire et de proposer son logement. Aucune durée minimum ni réciprocité ne sont requises. Un étudiant français peut aller chez un autre à l’autre bout du pays, qui lui-même ira chez un Espagnol, qui part en Angleterre. Et si l’on trouve un appartement sur le site mais que personne ne prétend au sien au même moment, cela ne pose pas de problème.

Concernant le type de logement à échanger, il peut s’agir d’une chambre chez ses parents ou un membre de sa famille, d’une place en colocation, d’une location. Une messagerie sécurisée permet de faire connaissance avant de décider d’un échange. Seul coût : reverser un euro par jour d’échange à StudyEnjoy. « Pour être serein et être sûr que les échanges à trois puissent se faire sans problème, il nous faudrait au moins 10 000 logements », explique Nicolas Barthe, PDG de la plate-forme, mais avec les 1 500 inscrits actuels, il est d’ores et déjà possible, avec un peu de chance, de trouver son bonheur.

Lire aussi, pour ceux qui cherchent une location à l’année : Les sites Internet pour trouver son logement étudiant

Des offres réservées aux étudiants par l’école ou l’université

Studapart a permis à plus de 120 écoles et universités de centraliser sur une plate-forme des offres de logements réservées aux étudiants. « Ces offres de logements proviennent à 100 % de nos partenaires et des partenaires des établissements », souligne Alexandre Ducœur, le cofondateur de Studapart, qu’il s’agisse d’appartements de propriétaires privés, de résidences étudiantes, d’agences immobilières, de colocations ou de chambres chez l’habitant.

L’étudiant vérifie sur le site que son établissement dispose d’un service logement sur le site, s’inscrit, puis lance sa recherche selon ses propres critères, et bénéficie ensuite d’un suivi. Studapart revendique 200 000 logements en France, proches des campus de chaque établissement, mais également ailleurs dans l’Hexagone pour ceux qui partent en stage ou en alternance, et 110 000 autres logements à l’étranger, notamment autour des antennes internationales des établissements partenaires.

Louer une chambre chez l’habitant

Roomlala est en quelque sorte le Air b’n’b des moyens et longs séjours, avec près de 40 000 annonces de particuliers permettant de se loger dans plus de quarante pays. Les durées de location varient entre un week-end et une année, avec une durée moyenne de trois mois. Il s’agit souvent d’une chambre chez l’habitant, mais parfois de maisons entières.

Kat, une Anglaise de 21 ans, venue six mois pour un stage dans le marketing à Paris, a trouvé sur le site un appartement qu’elle partage avec une étudiante française. Et a recommandé Roomlala à un ami. « Il avait loué un studio parisien sans le voir et il était très déçu. Aujourd’hui, il est dans une grande maison qu’il partage avec huit personnes, et il est ravi. »

Trouver un logement dans 33 villes d’Europe

Lancée en 2013, Uniplaces propose des offres de logements étudiants dans trente-trois villes européennes – en Allemagne, Espagne, France, Italie et Portugal. L’année prochaine, l’équipe prévoit de s’étendre à d’autres pays d’Europe, mais aussi à l’international, comme aux Etats-Unis, en Asie ou en Amérique du Sud. « Notre objectif est qu’Uniplaces devienne un service universel afin que n’importe quel étudiant du monde puisse l’utiliser pour trouver son logement », explique Mariano Kostelec, cofondateur de la start-up. Les Français sont les plus nombreux à utiliser la plate-forme.

A 23 ans, Cyril, étudiant ingénieur, l’a déjà utilisée deux fois et trouve l’équipe très réactive : « Quand je suis parti en stage à Milan, j’ai postulé pour plusieurs logements sur le site et je n’avais pas de réponse. J’ai alors envoyé un message privé sur Facebook à l’équipe d’Uniplaces qui m’a répondu quelques minutes après pour me dire qu’ils allaient rechercher un logement. Le lendemain matin, ils m’ont appelé et j’avais une chambre dans une colocation. »

Vivre quelques jours ou semaines en cité U

Via Bed and Crous, les Centres régionaux des œuvres universitaires (Crous) proposent désormais une offre centralisée de courts et moyens séjours, pour les étudiants (ainsi que les personnels de l’enseignement supérieur), sans conditions de ressources. Vingt-quatre résidences sont d’ores et déjà accessibles dans une vingtaine de villes dépendant des Crous d’Aix-Marseille-Avignon, Amiens, Besançon, Bordeaux, Dijon, Grenoble, Lyon, Lorraine, Montpellier, Nice, Paris, Rennes, et l’offre devrait prochainement s’étoffer.

Pour les étudiants, compter entre 19,50 euros la nuit pour une chambre au Mans (Sarthe) et 61 euros pour un studio au centre de Paris (taxes, draps et serviettes de toilette inclus), soit « des prix bien en deça de ceux du marché », font valoir les Crous. La réservation s’effectue en ligne, pour une durée de une à trente nuits consécutives.

Sous-louer son appartement en toute légalité

Smartrenting propose de sous-louer facilement et légalement son appartement ou studio, pour l’instant à Paris, et, dans les prochains mois, à Lyon et à Bordeaux. Une fois le contrat signé avec la jeune start-up, en activité depuis avril 2016, celle-ci s’occupe de tout : échange avec les sous-locataires, états des lieux, ménage, assurance. « L’offre est 100 % gratuite et nous garantissons au locataire l’intégralité de son loyer, que le logement soit effectivement sous-loué ou non », explique Théo Vassoux, cofondateur de la start-up. L’autorisation du propriétaire étant requise par la loi, Smartrenting se propose d’aider le locataire à convaincre celui-ci.

Si la cible principale reste les étudiants, le service peut être utilisé par tout le monde, à condition de proposer une sous-location de plus d’un mois sur une année (qui peut être répartie sur plusieurs week-ends ou semaines). En un an, 112 locataires parisiens ont ainsi pu s’absenter avec la certitude de retrouver leur appartement à leur retour sans qu’il leur en coûte. C’est le cas de Somaya, 25 ans, étudiante en dernière année d’école de commerce, partie quatre mois en stage en Malaisie : « Sans ce site, j’aurais dû payer deux loyers et n’ayant pas de rentrée d’argent, ça aurait été très compliqué. Mon virement permanent pour payer mon loyer parisien continuait et en même temps Smartrenting me le reversait, donc je ne sentais pas du tout le poids du paiement. C’était génial ! »