François Fillon, le 21 avril 2017, à Paris | Thibault Camus / AP

Cible de critiques pour avoir déclaré jeudi soir, de manière erronée, qu’il y avait « d’autres violences ailleurs dans Paris » après la fusillade des Champs-Elysées, François Fillon a assumé ses propos vendredi 21 avril. Interrogé à l’issue de sa conférence de presse par des journalistes qui lui demandaient s’il se mettait aux fake news (« fausses informations »), il a assuré qu’un rapport de police corroborait ses affirmations. « Elles ont existé. D’autres attaques ont eu lieu hier soir. Regardez les rapports de police », a-t-il répondu aux journalistes, à son quartier général de campagne. Sans fournir la preuve qu’un rapport de police évoquait bien ce qu’il a affirmé.

Quelques minutes avant les affirmations de M. Fillon, jeudi soir, le porte-parole du ministre de l’intérieur, Pierre-Henri Brandet, avait assuré le contraire : « Non, il n’y a pas d’autres événements en cours. Faisons très attention aux rumeurs qui peuvent circuler. »

Aucun rapport de police dans ce sens

Contacté par Le Monde, le ministre de l’intérieur et la préfecture de police ont de nouveau démenti, vendredi midi, l’existence « d’autres violences ailleurs dans Paris » après la fusillade des Champs-Elysées. « Il n’y a pas eu d’autres attaques à Paris », a assuré un porte-parole de la préfecture de police.

Des sources policières expliquent au Monde que des fausses alertes ont circulé hier soir. « Il y a eu beaucoup de confusion et des signalements de fusillades mais tout était faux », dit l’une d’elles. Sans pour autant faire état d’un quelconque rapport écrit en ce sens. Une autre source policière signale qu’un individu a été interpellé aux alentours de 20 heures dans le 1er arrondissement de Paris pour violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique et tentative de vol. En état d’ivresse, l’homme, âgé de 55 ans, aurait tenté de voler l’arme de militaires de « Sentinelle » qu’il croisait aux abords d’une station de métro. Il a rapidement été maîtrisé et placé en garde à vue. Ces faits seraient donc survenus avant l’attaque des Champs-Elysées.

Interrogé sur les propos tenus par M. Fillon jeudi soir, l’entourage du candidat de droite se montrait embarrassé pour les justifier. « Je ne sais pas pourquoi il a dit cela… », a éludé un membre de son équipe de campagne devant des journalistes. « C’est le bruit qui courait… », a tenté de justifier le député Les Républicains, Eric Woerth.