Les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté jeudi 20 avril une résolution condamnant fermement le dernier tir de missile nord-coréen et menaçant le régime communiste de nouvelles sanctions, au terme d’un compromis avec la Russie.

« Les activités illégales de missiles » nucléaire et balistique de la Corée du Nord « font considérablement monter la tension dans la région et au-delà », estime l’organe exécutif de l’ONU, qui dénonce le « comportement hautement déstabilisateur » de Pyongyang et l’exhorte à « ne pas mener d’autres essais nucléaires ».

Le Conseil menace aussi de prendre « davantage de mesures importantes, y compris des sanctions », pour obtenir que la Corée du Nord abandonne ses programmes d’armement, interdits par l’ONU. C’est la première fois que le terme de « sanction » est mentionné explicitement, signe d’une sévérité accrue.

Les membres du Conseil ont validé le texte après que la Russie eut obtenu d’y souligner le besoin de trouver une solution « par le dialogue ». A la suite du tir raté d’un missile nord-coréen dimanche, la Russie avait bloqué un premier projet de résolution, qui avait pourtant reçu l’aval de Pékin, grande alliée de Pyongyang. Le représentant de la Russie à l’ONU, Petr Iliichev, a nié jeudi tout blocage et accusé les Etats-Unis d’avoir rompu les discussions de « manière abrupte ».

Six séries de sanctions déjà imposées

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir le 28 avril au sujet de la Corée du Nord, sous la présidence tournante des Etats-Unis, qui seront représentés à cette occasion par leur chef de la diplomatie, Rex Tillerson. Aucune résolution n’est prévue lors de cette réunion mais les Etats-Unis et leurs alliés devraient en profiter pour faire pression sur la Chine afin qu’elle fasse plier son turbulent voisin. En visite dans la région, le vice-président américain, Mike Pence, a promis mercredi une réponse « écrasante » en cas d’attaque par la Corée du Nord.

Le Conseil de sécurité a déjà imposé six séries de sanctions à la Corée du Nord, dont deux l’an dernier visant à réduire les revenus du régime communiste.

Pyongyang cherche à se doter de missiles intercontinentaux (de longue portée) capables de porter le feu nucléaire sur le continent américain. Le régime communiste a déjà mené cinq essais nucléaires, dont deux l’an dernier.