L’attentat des Champs-Elysées, qui a coûté la vie jeudi 20 avril au soir à un policier et en a blessé deux autres, a suscité l’effroi et perturbé les dernières heures de la campagne présidentielle, à trois jours du premier tour.

« Rien ne doit entraver » le bon déroulement de l’élection présidentielle a déclaré vendredi le premier ministre, Bernard Cazeneuve, au lendemain de la fusillade. Avant même cet attentat, les autorités avaient prévu de renforcer le dispositif de sécurité dans tout le pays pour ce scrutin qui se déroulera sous état d’urgence. Dispositif détaillé par le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, dans un entretien au Journal du dimanche du 16 avril.

  • Les militaires de l’opération « Sentinelle » sont mobilisés. Il s’agit du dispositif de surveillance de sites sensibles déclenché en janvier 2015 et qui compte actuellement 7 000 hommes sur l’ensemble du territoire ;
  • Plus de 50 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en plus pour sécuriser les 67 000 lieux de vote. « J’ai adressé en ce sens une circulaire à l’ensemble des préfectures tant sur les mesures de prévention à prendre que sur les éventuelles interventions en cas de difficultés », a précisé M. Fekl.

Selon le code électoral, « l’entrée dans l’assemblée électorale avec arme est interdite ». Dans un discours aux préfets le 5 avril, Matthias Fekl avait insisté : « Veillez bien à ce que chaque président de bureau de vote dispose d’un numéro d’appel direct aux forces de sécurité. Je demande à chacun de vos services, notamment en zone rurale, où les points de vote sont éloignés les uns des autres, de se tenir prêts. »

Il y aura « plus de bureaux de vote que de policiers et gendarmes et militaires mobilisés », note vendredi Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN/UNSA) sur Europe 1. Pour la syndicaliste, « la journée de dimanche constitue une journée de tous les dangers », les bureaux de vote étant « des cibles extrêmement symboliques » qui constitueraient « un tableau de chasse important pour une organisation terroriste ».

Outre les mesures nationales, la ville de Nice a d’ailleurs annoncé avoir renforcé son dispositif de sécurité. « Afin d’assurer une sécurité la plus optimale possible, la ville de Nice va déployer des agents de sécurité privée, en renfort de la police municipale, sur l’ensemble de ses 252 bureaux de vote », a déclaré dans un communiqué Christian Estrosi, président (LR) de la métropole Nice-Côte d’Azur et premier adjoint de la municipalité.