Julian Assange, lors d’une visioconférence en juillet 2016. | RODRIGO GARRIDO / REUTERS

Le ministre de la justice américain s’apprête à lancer un mandat d’arrêt contre le fondateur de WikiLeaks, ont affirmé jeudi 20 avril plusieurs médias américains, citant des sources anonymes au sein de l’administration américaine.

Julian Assange fait l’objet d’une enquête aux Etats-Unis depuis 2010, à la suite de la publication de documents confidentiels de l’armée américaine. Un jury s’était réuni en secret pour étudier le dossier, mais ce dernier n’avait progressé que très lentement ces dernières années.

M. Assange vit depuis juin 2012 dans l’ambassade d’Equateur à Londres, après que ce pays lui a accordé l’asile. Julian Assange refuse de sortir de l’ambassade, de crainte d’être arrêté par la police britannique – la justice suédoise veut l’entendre comme témoin dans une affaire de viol présumé, convocation que le fondateur de WikiLeaks dénonce comme un complot ourdi par les Etats-Unis.

Changement de ton de l’administration Trump

Aux Etats-Unis justement, le ton a largement changé ces dernières semaines. Alors que l’administration Obama avait accordé en janvier une remise de peine à Chelsea Manning, condamnée pour avoir transmis des documents confidentiels à WikiLeaks, l’administration Trump a multiplié les déclarations menaçantes contre le site et son fondateur.

Jeudi 20 avril, le ministre de la justice de l’administration Trump, Jeff Sessions, a affirmé que l’arrestation de M. Assange était une « priorité ». La semaine dernière, c’est le chef de la CIA, Mike Pompeo, qui avait eu des mots très durs contre M. Assange, qualifiant WikiLeaks de « service de renseignement hostile », après la publication par le site de documents confidentiels sur les outils d’espionnage électronique de l’agence de renseignements américaine. Des accusations dénoncées par les défenseurs des libertés individuelles, qui ont critiqué l’assimilation d’un site rendant publiques des informations confidentielles, à portée journalistique, à une entreprise d’espionnage.

WikiLeaks avait publié durant la campagne présidentielle américaine des documents confidentiels liés au Parti démocrate, et notamment des e-mails embarrassants pour Hillary Clinton et son proche entourage. Le site, considéré jusque-là par les Républicains comme dangereux pour la sécurité nationale, avait alors bénéficié du soutien de plusieurs poids lourds du parti conservateur américain.