Clément B. et Mahiedine M., suspectés d’avoir projeté un attentat « imminent » en pleine période électorale, ont été présentés dimanche 23 avril à la justice en vue de leur mise en examen par un juge antiterroriste, a annoncé le parquet de Paris.

Le parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire notamment pour « association de malfaiteurs terroriste » et « acquisition, détention et transport d’armes », a requis leur placement en détention provisoire. Les deux suspects « contestent un projet précis d’action violente », a rapporté une source proche de l’enquête à l’issue de leurs gardes à vue respectives.

En garde à vue depuis mardi

Clément B., 23 ans, et Mahiedine M., 29 ans, tous deux fichés « S », s’étaient rencontrés en 2015 dans une cellule de la prison de Sequedin (Nord) où ils étaient incarcérés pour des faits de droit commun. Ils ont été arrêtés mardi à Marseille et transférés jeudi dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, près de Paris. Leur garde à vue de quatre-vingt-seize heures avait été prolongée samedi à titre exceptionnel.

Les deux hommes, « aussi méfiants que déterminés », se préparaient à mener « une action violente, de manière imminente sur le territoire français, sans qu’on puisse déterminer avec précision le jour, la ou les cibles visées », avait déclaré, mardi, le procureur de la République Paris François Molins.

Avec leur arrestation à cinq jours du premier tour de la présidentielle, la menace terroriste a fait irruption dans la campagne électorale bouleversée depuis par une nouvelle attaque djihadiste. Jeudi soir, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, a tué de sang-froid sur les Champs-Elysées un policier et en a blessé deux autres, ainsi qu’une passante allemande, avant d’être abattu par les forces de l’ordre. L’attaque a été rapidement revendiquée par l’EI.