Quel est le profil des électeurs de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron ? L’institut Ipsos-Sopra Steria s’est penché sur le sujet et a livré une première enquête, effectuée juste avant le vote, du 19 au 22 avril, sur un échantillon de 4 698 personnes inscrites sur les listes électorales. En voici les principaux enseignements.

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  • Les cadres ont voté Macron, les ouvriers Le Pen

Emmanuel Macron a rassemblé sur son nom les votes des cadres (34 % d’entre eux se sont tournés vers le candidat d’En marche !) et les professions intermédiaires (27 %), deux catégories relativement hermétiques au vote Le Pen (respectivement 13 et 18 % d’entre eux ont dit se prononcer pour le Front national (FN). Les ouvriers ont en revanche surtout voté pour la présidente du FN (36 %) et peu pour l’ancien ministre (17 %).

De même, les plus hauts revenus ont voté pour M. Macron : 32 % des personnes dont le foyer gagne plus de 3 000 euros par mois ont choisi son bulletin (14 % celui de Marine Le Pen). Au contraire, les électeurs dont le foyer touche moins de 1 250 euros par mois ont voté Marine Le Pen à 32 % (14 % pour Emmanuel Macron).

M. Macron séduit chez les plus diplômés (30 % de ceux qui ont obtenu au moins un bac +3 disent voter pour lui, 26 % parmi les bac +2). Marine Le Pen, elle, a engrangé 30 % des votes des électeurs ayant un diplôme inférieur au bac.

  • Fillon a le vote des plus de 70 ans

Un chiffre se détache nettement de l’étude : 46 % des 70 ans et plus ont voté pour François Fillon. C’est sans conteste dans cette catégorie que le candidat de la droite a le plus d’électeurs, alors qu’il a été boudé par les jeunes (9 % des 18-24 ans et 8 % des 25-34 ans se sont tournés vers lui).

A l’inverse, Jean-Luc Mélenchon a séduit les plus jeunes : il recueille 31 % des votes des 18-24 ans.

Chez les deux finalistes, le vote est relativement homogène en termes de classes d’âge. M. Macron a eu les votes de 29 % des 25-34 ans, 21 % des 35-49 ans, 22 % des 50-59 ans et 26 % des 60-69 ans. Mme Le Pen a, elle, recueilli les votes de 23 % des 25-34 ans, 29 % des 35-49 ans, 26 % des 50-59 ans et 19 % des 60-69 ans.

  • Macron séduit un électorat urbain, Le Pen gagnante en périphérie

Il n’y a qu’à regarder la carte de France au soir du premier tour de l’élection présidentielle pour constater une France coupée net, avec une zone ouest globalement acquise à Emmanuel Macron, et un Nord-Est − l’Ile-de-France exclue − et un Sud-Est davantage favorable à Marine Le Pen.

Dans le Pas-de-Calais, l’Oise, le Var ou le Vaucluse la présidente du FN dépasse les 30 %, loin devant Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen l’emporte plus nettement dans les zones rurales et périurbaines ou les villes moyennes.

A Paris, le candidat d’En marche ! se place largement en tête, avec 34,83 %, devant François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et enfin Marine Le Pen, qui ne recueille que 4,99 % des voix. L’ancien ministre de l’économie enregistre de bons scores dans plusieurs grandes villes : Bordeaux (31,26 %), Nantes (30,83 %), Strasbourg (27,76 %) ou Toulouse (27,27 %, derrière Jean-Luc Mélenchon toutefois), endroits où Marine Le Pen fait moins de 12 %.