Dimanche 23 avril, dans un bureau de vote à Marseille. | PHILIPPE LAURENSON / REUTERS

Un seul bureau vous manque et tout est bloqué. A Marseille, la publication des scores définitifs au premier tour des candidats à l’élection présidentielle a été retardée pendant près d’une heure, dans la nuit du dimanche 23 au 24 avril, suspendue par la disparition du président d’un des 480 bureaux que compte la ville.

A 1 h 30, alors que l’inattendu triomphe de Jean-Luc Mélenchon sur l’ensemble de la commune était confirmé par le dépouillement des 479 autres urnes, les chiffres du bureau 1363, situé sur l’avenue des Olives, dans le 13e arrondissement de la ville, restaient introuvables. « Le président est un jeune fonctionnaire réquisitionné pour l’occasion. Il est rentré chez lui avec la sacoche officielle contenant la feuille d’émargement et le procès-verbal de fin de vote, explique l’ex-député socialiste Christophe Masse, qui a sillonné le secteur toute la journée. Je n’y vois qu’un problème d’inexpérience. »

Passé un bref moment d’angoisse partagée, le téléphone mobile du président ne répondant pas, la police a été dépêchée à son domicile. Réveillé, celui-ci est revenu apporter la sacoche contenant les scores au bureau centralisateur. Les résultats définitifs ont ainsi pu être prononcés peu avant trois heures du matin.

Inquiétudes pour le second tour

L’anecdote témoigne toutefois des difficultés qu’a connues l’organisation du vote dans la deuxième ville de France, où 1 100 policiers avaient également été déployés suite à l’arrestation, quelques jours plus tôt, de deux personnes suspectées de préparer un attentat. Dans la soirée, le maire Les Républicains (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a rappelé que « parce que les candidats n’avaient pas fourni les assesseurs nécessaires, la ville a dû réquisitionner en urgence des personnels municipaux volontaires ».

« Je n’avais jamais vu autant de désistements de présidents et d’assesseurs avant un scrutin, confirme l’adjoint LR, Richard Miron, représentant de la majorité municipale dans le 13arrondissement. Forcément, ceux qui ont tenu les bureaux ont travaillé non-stop de 8 heures à plus de 22 heures pour le dépouillement. On peut comprendre que certains aient eu un coup de fatigue ».

L’anecdote du 480e bureau fait naître un questionnement chez certains élus marseillais dans l’optique du deuxième tour : « Avec l’élimination des candidats du Parti socialiste, de La France insoumise et des Républicains, cela va sûrement poser un problème d’organisation, prévoit déjà M. Miron. Il y a beaucoup de militants et d’élus qui ne voudront pas perdre leur journée à surveiller le vote. »

Dimanche soir, passée l’euphorie de la qualification, la question de la tenue des bureaux étaient déjà au cœur des préoccupations des états-majors marseillais du Front national et d’En marche !