Ce programme s’inscrit dans la lignée des efforts déployés depuis les années 1990 pour éradiquer le paludisme. Entre 2000 et 2015, le nombre de personnes mortes de cette maladie a diminué de 62%. | Karel Prinsloo / AP

Le Kenya, le Ghana et le Malawi sont les trois pays d’Afrique retenus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour tester le vaccin antipaludique Mosquirix, annonce l’agence spécialisée de l’Organisation des Nations unies, lundi 24 avril.

L’OMS ambitionne d’y vacciner au moins 360 000 enfants entre 2018 et 2020. L’Afrique est de très loin le continent le plus touché par le paludisme, comptant pour 92 % des 429 000 personnes tuées dans le monde en 2015 par cette maladie transmise par des moustiques et également appelée malaria, selon des chiffres de l’OMS. Les enfants de moins de 5 ans représentent plus des deux tiers de ces décès.

Mis au point par GlaxoSmithKline (GSK) en partenariat avec l’ONG Path Malaria Vaccine Initiative, ce vaccin, qui est le plus avancé contre la malaria, reste d’une efficacité limitée. Combiné avec des méthodes de diagnostic, traitements et mesures de prévention éprouvées, telles les moustiquaires imprégnées de répulsifs antimoustiques, « ce vaccin pourrait sauver des dizaines de milliers de vies en Afrique », estime Matshidiso Moeti, directrice Afrique pour l’OMS.

Réduire de 40 % le nombre d’épisodes paludiques

Le projet pilote doit notamment permettre d’évaluer l’efficacité du vaccin « dans le contexte d’un usage routinier » ainsi que les éventuels obstacles logistiques, selon Mme Moeti. Il s’agira notamment de sensibiliser les parents à un nouveau cycle de vaccinations qui ne correspond pas au cycle traditionnel de vaccinations des enfants (DTP, rougeole, etc.). Quatre doses du vaccin doivent être inoculées à l’enfant lorsqu’il est âgé de 5 mois, 6 mois, 7 mois et 2 ans.

Le Mosquirix, qui a reçu en juillet 2015 un avis positif de l’Agence européenne du médicament (EMA), n’empêche pas toute infection par le parasite Plasmodium, responsable de la maladie. Il permet surtout de réduire de 40 %, et ce pendant une période d’au moins quatre ans et demi, le nombre d’épisodes paludiques, selon des tests menés sur 15 000 personnes entre 2009 et 2014.

Ce programme s’inscrit dans la lignée des efforts déployés depuis les années 1990 pour éradiquer le paludisme. Entre 2000 et 2015, le nombre de personnes mortes de cette maladie a diminué de 62 %. L’OMS espère avoir éradiqué la maladie d’ici à 2040.