Les manœuvres commencent chez les socialistes, au lendemain du premier tour catastrophique pour eux de l’élection présidentielle. Lundi 24 avril, les proches de François Hollande, réunis autour du ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, publient dans Le Monde un texte exhortant au « rassemblement » et à l’« unité » en vue des prochaines échéances électorales, à commencer par les législatives de juin.

Lire leur tribune : « Emmanuel Macron peut préserver les chances de la France »

Alors que le Parti socialiste, sous la houlette de son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, a voté, lundi matin, à l’unanimité de son bureau national, un appel à « battre l’extrême droite » et donc à « voter » pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen le 7 mai, les « hollandais » du PS se mobilisent pour préparer l’après. Ce texte signé par plus de 160 responsables du parti, parmi lesquels Michel Sapin, Marisol Touraine, Myriam El Khomri, ou encore Harlem Desir, appuie « sans aucune ambiguïté » le vote pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, « qui peut préserver les chances de la France, dans un combat majeur » face au Front national.

Mais il défend surtout le bilan du quinquennat et de la présidence Hollande, estimant que « la situation de la France est meilleure en 2017 qu’en 2012 ». Une manière de tourner la page de la campagne de Benoît Hamon à la présidentielle et de ses 6,3 % à l’arrivée, mais aussi de préparer la prochaine étape, en se mobilisant pour prendre la main sur l’appareil du PS. S’ils soutiennent Emmanuel Macron à la présidentielle, Stéphane Le Foll et ses proches ne sont pas favorables pour autant à s’allier avec En marche ! aux législatives. A l’inverse de Manuel Valls, qui envisage de participer à une majorité législative et gouvernementale avec l’ancien ministre de l’économie, quitte à affaiblir le PS, les « hollandais » veulent d’abord préserver au maximum l’avenir de la rue de Solferino. « Plus on sera fort seul aux législatives, plus on pourra peser dans les événements futurs à l’Assemblée nationale et au gouvernement », explique un proche de Stéphane Le Foll.