Le candidat du mouvement En Marche !, Emmanuel Macron, lors de son discours au Parc des Expositions à Paris, le 23 avril, après l’annonce des résultats du premier tour. | ERIC FEFERBERG / AFP

De nombreux responsables politiques étrangers ont réagi, dimanche 23 avril, au résultat du premier tour de l’élection présidentielle française. Les programmes des deux finalistes, Emmanuel Macron (En Marche !) et Marine Le Pen (Front national) sont aux antipodes l’un de l’autre, notamment sur l’Europe, ce qui entraîne des prises de positions tranchées au sein des dirigeants de l’Union européenne (UE).

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a ainsi félicité M. Macron, a rapporté son porte-parole, Margaritis Schinas. Il lui a souhaité le meilleur pour le second tour, le 7 mai.

Illustrant le large soutien dont bénéficie le candidat d’En Marche ! au sein des institutions à Bruxelles, Federica Mogherini, la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, a elle aussi salué sa performance. « Voir les drapeaux de la France et de l’UE saluant le résultat d’Emmanuel Macron montre l’espoir et l’avenir de notre génération », a déclaré la diplomate italienne qui, à 43 ans, appartient à la même génération que l’ancien ministre de l’économie, 39 ans.

Le négociateur en chef du Brexit pour l’UE, le Français Michel Barnier, s’est lui aussi réjoui sur Twitter : « Patriote et européen, je ferai confiance le 7 mai à Emmanuel Macron. La France doit rester européenne ! »

« Grande nouvelle pour l’Europe »

Le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert, a souhaité sur son compte Twitter « bonne chance » au centriste, louant « sa position pour une UE forte ».

Le chef de la diplomatie du pays, Sigmar Gabriel, s’est dit sûr de la victoire de l’ex-ministre de l’économie au second tour : « Je suis certain qu’Emmanuel Macron sera le prochain président de la France. Grande nouvelle pour l’Europe. » Durant la campagne, M. Gabriel avait pris l’initiative inhabituelle d’apporter un soutien public au candidat d’En Marche !.

L’ancien président du Parlement européen, Martin Schulz, qui dirigera le SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne) aux élections législatives de septembre face à Angela Merkel, a de son côté déclaré qu’il espérait que M. Macron l’emporterait largement le 7 mai face à « la candidate antieuropéenne et ouvertement raciste Marine Le Pen ». M. Schulz avait officiellement apporté son soutien au candidat socialiste Benoît Hamon.

Le premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen s’est, lui, montré prudemment optimiste sur les chances de l’ancien ministre dans un tweet : « Félicitations@EmmanuelMacron. Il faut encore attendre le scrutin final, mais l’Europe a besoin d’une France ouverte d’esprit et allant vers la réforme = > Bonne chance ! ».

Le Britannique George Osborne, ancien ministre conservateur des finances et nouveau rédacteur en chef du quotidien Evening Standard, a félicité son « ami » Emmanuel Macron pour sa qualification, y voyant « la preuve que l’on peut gagner depuis le centre ».

« Printemps patriote en Europe »

« Merci la France ! », a réagi l’eurodéputé conservateur autrichien Othmar Karas, qui se réjouit d’une « troisième défaite pour les populistes de droite et les nationalistes » après les élections en Autriche (présidentielle de fin 2016) et aux Pays-Bas (législatives de mars 2017).

Le chancelier Christian Kern, l’un des derniers dirigeants sociaux-démocrate en Europe, estime « qu’on peut très bien vivre avec le résultat » du premier tour : « On a besoin d’une politique proeuropéenne en France. »

Heinz-Christian Strache, le chef de l’extrême droite autrichienne, la plus puissante du continent, a félicité sa « partenaire politique en France, Marine Le Pen, qui a remporté aujourd’hui un score historique » : « Le printemps patriote en Europe célèbre un nouveau succès. Le vieux système des partis de la gauche et de la droite a encore une fois été sanctionné. »

Le député d’extrême droite Geert Wilders, allié de Marine Le Pen, a vu dans ce premier tour « une journée radieuse pour les patriotes en France et ailleurs qui veulent plus de souveraineté nationale, moins d’UE et d’immigration ». « Je viens juste de lui envoyer mes sincères félicitations », a-t-il déclaré à l’agence de presse néerlandaise ANP.