Le correspondant de RFI en langue haoussa à Maroua, dans le nord du pays, a été condamné, lundi 24 avril, à une peine de dix ans de prison, assortie d’une amende d’environ 85 000 euros.

Le tribunal militaire de Yaoundé l’avait reconnu, quatre jours plus tôt, coupable de « non-dénonciation d’actes de terrorisme » et de « blanchiment d’actes de terrorisme » au profit des djihadistes de Boko Haram, en guerre ouverte avec l’Etat camerounais. Ahmed Abba a été arrêté fin juillet 2015 à Maroua. Deux semaines après son interpellation, il a été transféré dans la capitale, tenu au secret pendant trois mois dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure, où, d’après sa déposition à la barre, les services de renseignement l’ont torturé. Son calvaire s’est poursuivi en prison, où il a été enchaîné pendant plusieurs jours.