« Le Yémen est la plus grande crise humanitaire actuellement », a affirmé de son côté le patron des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, insistant sur le « risque de famine ». | Hani Mohammed / AP

Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU a appelé la communauté internationale à financer l’aide humanitaire pour le Yémen.

Environ 19 millions de personnes au Yémen, soit environ deux tiers de la population, ont un besoin urgent d’aide humanitaire, a déclaré le secrétaire général, à l’ouverture d’une réunion sur la crise humanitaire au Yémen, organisée, mardi 25 avril, au siège de l’ONU de Genève avec le soutien de la Suisse et de la Suède.

Quelque 17 millions souffrent de la faim, ce qui fait de ce pays « la plus grande crise alimentaire au monde », a-t-il noté. Le sort des enfants est des plus sombres : « un enfant de moins de 5 ans meurt au Yémen toutes les dix minutes de causes évitables », a-t-il déploré.

L’ONU a réclamé au début de février 2,1 milliards de dollars (2 milliards d’euros) pour aider cette année 12 millions de personnes affectées par le conflit, mais cet appel de fonds n’est financé qu’à hauteur de 15 %, a expliqué le chef de l’ONU.

Pays déchiré

« Le Yémen est la plus grande crise humanitaire actuellement », a affirmé de son côté le patron des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, insistant sur le « risque de famine ».

Le pays est déchiré par un conflit qui a fait plus de 10 000 morts depuis qu’une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a commencé en mars 2015 une campagne de bombardements pour repousser les rebelles houthistes, soutenus par l’Iran, qui avaient pris le contrôle de la capitale Sanaa et d’autres parties du pays.

Depuis le début du conflit, environ 3,3 millions de yéménites ont quitté leur maison, même si 1,3 million d’entre eux a pu revenir dans leur région, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le Yémen est presque entièrement dépendant des importations, dont une grosse partie arrive par le port de Hodeida. Les Nations unies ont appelé la coalition militaire arabe à ne pas bombarder ce port stratégique contrôlé par les houthistes.