Le chef de guerre est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye depuis 2005. | Stringer / AP

Les Etats-Unis entameront, mercredi 26 avril, le retrait des forces spéciales déployées dans l’est de la Centrafrique pour lutter contre la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Le général Thomas Waldhauser, à la tête du commandement américain pour l’Afrique (Africom), en avait fait l’annonce la semaine dernière.

« La LRA n’a jamais attaqué les intérêts américains, pourquoi nous nous en préoccupons ? Est-ce que cela vaut toutes ces dépenses ? », avait déclaré le président américain Donald Trump en janvier. L’opération a coûté 780 millions de dollars depuis 2011, selon Africom. « Cette opération a été un succès assez important », estimait début avril sur Radio France internationale (RFI) l’ambassadeur américain en Centrafrique, Jeffrey Hawkins.

Avant Washington, l’armée ougandaise a annoncé avoir entamé le retrait de ses troupes de Centrafrique où elles avaient été déployées depuis 2009 pour traquer la LRA, disant avoir accompli sa mission bien que le chef du mouvement insurrectionnel ougandais, Joseph Kony, soit toujours en fuite.

Une centaine de membres

La LRA ne compte plus aujourd’hui qu’une centaine de membres actifs contre plusieurs milliers il y a une dizaine d’année selon Africom, présent en soutien des forces africaines dans l’est de la Centrafrique depuis 2011 avec une centaine de militaires des forces spéciales américaines, suivis en 2014 de 150 hommes de l’armée de l’air.

Le leader de la LRA, Joseph Kony, reste pourtant introuvable et se déplacerait entre la Centrafrique et le Soudan, selon Paul Ronan, d’Invisible Children, une ONG impliquée dans sa traque et connue pour la campagne médiatique « Kony 2012 » qui a attiré l’attention du monde sur les exactions de la LRA.

Le chef de guerre est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye depuis 2005. La CPI lui reproche des crimes contre l’humanité et crimes de guerre, au nombre desquels meurtres, viols, esclavagisme, enrôlement d’enfants.

Selon l’ONU, la LRA a tué plus de 100 000 personnes et enlevé plus de 60 000 enfants dans le nord de l’Ouganda, avant de se propager dans les pays voisins : Soudan du Sud, nord-est de la République démocratique du Congo et enfin République centrafricaine.

Menaces sur l’est du pays

En plus des hommes de Joseph Kony, l’est de la Centrafrique est menacé par des « bandes armés » mais aussi la faction de l’ex-Séléka, des rebelles centrafricains à majorité musulmane, de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), qui progresse en ce moment vers l’est du pays et a attaqué le 15 avril la localité de Zémio, a signalé le préfet de la région du Haut-Mbomou, Ghislain Dieu-Bénit Kolengo.