Le milieu de terrain du PSG Adrien Rabiot face à Dylan Beaulieu, de Monaco, au Parc des Princes. | FRANCK FIFE / AFP

Paris-Monaco, 5-0 ? Oui, mais c’était une ASM sans aucun titulaire habituel, logiquement écrasée par l’équipe-type du PSG, qui s’est invitée sans états d’âme à la finale de la centième Coupe de France. Le 27 mai contre Angers au Stade de France, le club de la capitale aura la possibilité de remporter sa troisième Coupe de France d’affilée, soit la onzième de son histoire, un nouveau record national.

Confronté à un calendrier roboratif entremêlant trois compétitions (L1, C1 et donc Coupe de France), Monaco avait choisi de sacrifier la « Vieille Dame » afin d’accentuer sa priorité donnée à la Ligue 1, dont elle est leader avec un avantage certain sur le PSG (autant de points mais une bien meilleure différence de buts et un match en moins).

« On n’a pas le choix, s’était justifié mardi l’entraîneur Leonardo Jardim. Il y a deux matches avec seulement deux jours de récupération. J’ai besoin de faire tourner l’effectif afin de garder les joueurs les plus utilisés pour samedi [contre Toulouse en Ligue 1]. Si on ne tourne pas, on arrivera au mois de mai totalement morts ».

Une écrasante domination parisienne

L’affiche entre les deux meilleurs clubs français de la saison s’est du coup flétrie, offrant un match peu vibrant. Le onze monégasque fleurait fort la CFA, avec des joueurs comme Jorge, Diallo, N’Doram (le fils de Japhet), Cardona, Andzouana, Beaulieu, Mbae ou Muyumba. Et pour seuls repères, le gardien quadragénaire De Sanctis, Raggi et Germain. Bref, une équipe bis – voire ter – convoquant le souvenir des « minots » de Marseille venus décrocher un valeureux 0-0 en championnat au Parc en mars 2006. Mais en fait, non, rien à voir.

Car le PSG actuel, alignant quasiment son équipe-type, a fait le travail sans forcer ; il s’agissait aussi sans doute de garder des forces pour le déplacement dominical à Nice en L1. Les jeunes Monégasques ont surtout défendu, et sont parfois parvenus à installer un faux rythme piégeux dans lequel tombaient leurs adversaires, parfois désinvoltes avec le ballon.

Mais l’écrasante domination parisienne, quoique pas si folle en occasions nettes, allait finir par se matérialiser, avec un peu de chance, et à deux moments-clefs. Cela s’est fait en deux séquences similaires, avec à chaque fois deux buts coup sur coup, et le premier avec la collaboration malheureuse de l’adversaire.

Première séquence : pressé par Cavani, De Sanctis commet une énorme faut de mains et laisse le loisir à Draxler de débloquer le score avec son 9e but parisien (25e). Cavani, d’une madjer inspirée (31e), inscrivait dans la foulée son 45e but personnel en autant de rencontres cette saison. Alors que le Parc commençait à s’impatienter, voilà le PSG qui menait 3-0 à la demi-heure de jeu.

Deux clubs, deux objectifs différents

Seconde séquence : Mbae marquait contre son camp sur un centre de Di María (50e), puis Matuidi, qui avait déjà trouvé le poteau (43e), plantait le clou à la réception d’un nouveau centre du même Di María (52e). Quelques minutes après la pause, déjà 4-0 et match plié. Avant que Marquinhos ne complète la « manita » (90e).

Les Monégasques, hormis la première occasion nette du match (une tête bien placée par Diallo et détournée en corner par Areola à la 20e minute), ont à peine vu le jour. Là n’était pas l’essentiel.

L’essentiel pour Paris était la qualification, à défaut de parvenir enfin dans le dernier carré de la Ligue des champions, histoire d’espérer au moins continuer sa razzia de trophées domestiques, après ses deux quadruplés nationaux d’affilée et ses victoires en 2016-2017 dans le Trophée des Champions et la Coupe de la Ligue.

L’essentiel pour Monaco était d’enterrer la « Vieille Dame » pour passer aux choses sérieuses : la L1 et la Ligue des champions, dont elle joue les demi-finales face à la Juventus. Avec Mbappé plutôt que Mbae.