« Plus de 140 millions de dollars », soit environ 128 millions d’euros. C’est la somme que la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) a vu s’évaporer, a fait savoir, mercredi 26 avril, son président, Alejandro Dominguez, en rendant public un rapport d’audit externe sur le scandale de corruption ayant touché l’institution.

Entre 2000 et 2014, les anciens présidents de la Conmebol, Nicolas Leoz (1986-2013) et Eugenio Figueredo (2013-2014), ont transféré « des dizaines de millions [de dollars] à des tiers », au cours « d’opérations suspectes », selon cet audit dévoilé lors du congrès de la confédération à Santiago du Chili, en présence notamment du président de la Fédération internationale de football (FIFA), Gianni Infantino, qui a remplacé Joseph Blatter, forcé à démissionner en février 2016 à cause d’un scandale de corruption.

Nicolas Leoz « a transféré à partir de deux comptes bancaires de la Conmebol vers deux comptes personnels un total de 26 951 070 dollars américains », relève notamment l’audit réalisé par le cabinet américain Ernest & Young.

Ces deux ex-dirigeants de la Conmebol, ainsi que leur successeur Juan Angel Napout (2014-2015), sont actuellement en résidence surveillée dans l’attente d’un procès qu’entend mener la justice américaine sur le scandale de pots-de-vin impliquant 42 hauts dirigeants de la FIFA.

De nouvelles règles

Entre 2001 et 2015, la Confédération sud-américaine a par ailleurs transféré 58 millions de dollars à différentes entreprises impliquées dans le scandale du Fifagate, d’après le cabinet. Il s’agit de « détournements institutionnels au bénéfice d’individus », a estimé l’audit.

Rien qu’en Amérique du Sud, une vingtaine de dirigeants ont été impliqués dans le scandale, comme le Brésilien José Maria Marin, le Péruvien Manuel Burga, le Chilien Sergio Jadue et l’Equatorien Luis Chiriboga.

L’enquête interne au sein de la confédération a été commanditée par l’actuel président, le Paraguayen Alejandro Dominguez, élu en janvier 2016.

En septembre dernier, lors d’un congrès organisé à Lima, les dirigeants de la Conmebol avaient décidé de modifier les statuts de l’instance pour limiter la durée des mandats et de fixer de nouvelles règles pour la signature de contrats.