Parmi les différents outils d’épargne mis à disposition des salariés, le Plan d’épargne retraite collectif, communément appelé Perco, est un excellent moyen pour se constituer un capital en vue de la retraite, mais pas seulement. En effet, la règle prévoit que les fonds investis soient bloqués jusqu’à la fin de vie professionnelle, mais il existe des exceptions, des cas de déblocages anticipés qui font que ce placement n’est pas aussi rigide qu’il semble.

Ainsi l’acquisition de la résidence principale permet de débloquer les fonds. Les autres cas sont malheureusement moins heureux. L’argent peut notamment être disponible en cas de surendettement, de l’expiration des droits du salarié à l’assurance chômage ou encore d’un décès ou d’une invalidité.

Comme chaque année, les salariés concernés attendent de recevoir leur intéressement ou leur participation pour alimenter leur plan, mais ils peuvent faire aussi des versements volontaires (dans la limite de 25 % de leur rémunération annuelle brute) ou y loger les sommes correspondant à des jours de congés ou de RTT non pris, mais dans la limite de 10 jours par an.

Et tous les salariés d’une entreprise qui a choisi un Perco peuvent en bénéficier, qu’ils aient un contrat à durée indéterminée ou non. La seule condition est d’avoir plus de trois mois d’ancienneté.

Définir son objectif

La règle prévoit qu’un minimum de trois supports d’investissement différents soit proposé. Mais avant de se faire son choix, « il faut toujours adapter son profil d’investissement à l’horizon de son projet », rappelle Stéphane Caminati, directeur général de Natixis Interepargne.

Bien souvent, quand on débute sa carrière professionnelle, le principal objectif est l’acquisition de la résidence principale. Si ce projet doit se concrétiser rapidement, mieux vaut privilégier les supports monétaires ou obligataires de court terme.

Pour les autres cas, si la retraite est encore loin, des supports en actions semblent plus appropriés. « Et sur une longue période, le fait de verser régulièrement une somme concourt au moins aussi efficacement à la performance que les contributions du marché », constate M. Caminati.

Enfin, quand la retraite se profile, il vaut mieux privilégier des fonds diversifiés afin de réduire la dose de risque et de privilégier le capital. Mais si tout cela paraît complexe, chaque société de gestion met à disposition un fonds dit piloté qui orientera l’allocation d’actifs vers des produits plus sécurisés en fonction de l’échéance de la retraite. D’ailleurs, ce type de fonds s’applique par défaut aux versements effectués depuis le 1er janvier 2016.

Enfin, quand l’heure sera venue de clore le Perco, le bénéficiaire récupérera son capital (après prélèvement de la CSG-CRDS, actuellement de 15,5 % sur les gains) ou pourra choisir de percevoir une rente.

Dans ce cas, les versements seront soumis chaque année à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux mais sur une fraction seulement de leur montant : 40 % pour une sortie en rente entre 60 et 69 ans, et 30 % après 70 ans.