Lors de la soirée électorale de Jean-Luc Mélenchon au Belushi's à Paris dimanche 23 avril. | Cyril Bitton pour le Monde

La consultation des soutiens de Jean-Luc Mélenchon en vue du second tour de la présidentielle a commencé mardi 25 avril sur la plate-forme d’appui à la candidature du leader du mouvement La France insoumise.

Faute de donner une consigne de vote en vue du second tour de la présidentielle, le candidat arrivé en quatrième position du scrutin (19,58 % des voix) avait choisi de se retrancher derrière la position de ses soutiens dimanche soir. Il avait ainsi annoncé que les 440 000 personnes qui avaient « appuyé » sa candidature à l’élection présidentielle sur la plateforme jlm2017.fr seraient « appelées » à se prononcer sur la position à adopter avant le second tour, et notamment s’il fallait, ou non appeler à voter pour Emmanuel Macron.

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« Savoir le choix qu’ils vont faire »

La consultation, ouverte à ceux qui ont adhéré à la plate-forme (d’un simple clic, en laissant ses coordonnées, sans cotisation ni engagement sur la durée), durera jusqu’au mardi 2 mai à midi. Les résultats seront rendus publics dans la foulée, a fait savoir au Monde Manuel Bompard, ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

« Nous étions convenus depuis le début de notre campagne que les votes du premier tour ne seraient pas récupérés pour quelqu’un d’autre au second tour. Notre candidat, Jean-Luc Mélenchon, a loyalement respecté son engagement à ce sujet », explique le texte d’introduction à la consultation en ligne qui ajoute :

« Nous organisons ce jour la prise de parole des insoumis à propos de la position qu’ils adoptent personnellement sur le second tour de l’élection présidentielle. »

« Il ne s’agit pas de leur demander une consigne de vote mais de savoir le choix qu’ils vont faire », précise M. Bompard.

Trois options sont proposées : vote blanc ou nul, abstention ou vote Macron. Le vote pour Marine Le Pen n’est pas proposé car, toujours selon le texte mis en ligne, « le mouvement de La France insoumise est, par définition, lié aux principes de notre devise républicaineLiberté, égalité, fraternité. Le vote pour la candidate d’extrême droite ne saurait donc représenter une option. »

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Selon M. Bompard, M. Mélenchon a par ailleurs prévu de s’exprimer dans une « revue de la semaine », ce rendez-vous hebdomadaire qu’il a instauré sur YouTube, mercredi ou jeudi.

« Qui peut douter un instant de notre envie de battre le FN ? »

La décision de M. Mélenchon de ne pas appeler dès le soir du premier tour à faire barrage au Front national, alors qu’il l’avait fait en 2002, a été vertement critiquée notamment par des membres du Parti socialiste.

Les proches du candidat de La France insoumise avaient, eux, défendu sa décision. « Nous allons nous battre pour qu’aucune voix ne se porte sur la candidature de Marine Le Pen et pour battre l’extrême droite qui menace », avait expliqué, dimanche soir, Clémentine Autain, conseillère régionale d’Ile-de-France et membre du mouvement Ensemble qui soutenait La France insoumise.

« Qui peut douter un instant de notre envie de battre le FN ?, avait renchéri Sophia Chikirou, la directrice de communication de M. Mélenchon. La France insoumise sera la première force d’opposition si Macron est élu le 7 mai. » Chez les militants, cette décision fait aussi débat, entre ceux qui sont tentés par l’abstention et ceux qui iront faire barrage au Front national.

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