Donald Trump doit franchir en mai les frontières étasuniennes pour se rendre à un sommet de l’OTAN à Bruxelles, en Belgique. | Jim Lo Scalzo / AP

En cent jours au pouvoir, le président américain n’aura effectué aucun déplacement à l’étranger. Une pratique qui rompt avec celle de ses prédécesseurs, mais qui permet à Donald Trump de respecter à la lettre le slogan de sa campagne : « America first » (l’Amérique d’abord). Sauf qu’à l’exception de sept séjours dans sa propriété floridienne de Mar-a-Lago et de rares apparitions publiques dans quelques Etats, même dans son propre pays, Donald Trump s’est rarement aventuré plus loin que la Maison Blanche, rappelle le magazine Mother Jones.

En comparaison, ses quatre derniers prédécesseurs s’étaient montrés moins casaniers et avaient visité au moins un pays pendant leurs cent premiers jours au pouvoir, selon l’Office of the Historian, rattaché au département d’Etat, qui consigne les archives diplomatiques. Barack Obama s’était rendu dans neuf pays (Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, République tchèque, Turquie, Irak, Mexique, Trinidad et Tobago) ; Georges W. Bush dans deux (Mexique et Canada) ; Bill Clinton dans un seul (Canada) ; et Georges H. W. Bush dans quatre (Canada, Japon, Chine et Corée du Sud).

Donald Trump doit effectuer son premier voyage présidentiel en mai pour se rendre à un sommet de l’OTAN à Bruxelles, en Belgique.

« Trump avance à son propre rythme, comme d’habitude »

Sur le plan intérieur, Barack Obama s’était rendu dans neuf Etats américains lors de ses cent premiers jours de mandat, souhaitant, comme tous les présidents récemment élus, profiter de l’optimisme de l’électorat lié au début d’une nouvelle administration.

« [Donald Trump] ne suit pas la norme que nous avions toujours connue en ce qui concerne les déplacements publics pour défendre sa politique et exposer ses vues, expliquait le 16 avril au New York Times James A. McCann, professeur de sciences politiques à l’université Purdue qui a étudié les voyages présidentiels. Trump avance à son propre rythme, comme d’habitude. [C’est] une stratégie risquée. »

Depuis son élection, en novembre 2016, et son investiture, en janvier, le président américain s’est uniquement rendu à de rares meetings politiques dans des Etats où il a été élu confortablement, comme la Floride, le Tennessee, le Kentucky. Il a aussi visité des bases militaires en Virgine et en Floride et a rencontré des travailleurs dans l’aérospatial en Caroline du Sud et dans le Michigan.