Série sur Arte à 20 h 55

Témoin sous silence (1/6) - bande-annonce - ARTE
Durée : 00:31

La nuit, dans une cabane au fond des bois de l’arrière-pays d’Oslo, deux adolescents assistent à un quadruple homicide. Echappant de peu à l’assassin qui les a repérés, et craignant que leur relation amoureuse ne soit dévoilée, Philip (Axel Boyum) et Henning (Odin Waage) décident de taire leur présence sur les lieux au moment du meurtre. L’enquête – confiée à Helen Sikkeland (Anneke von der Lippe), ancienne inspectrice talentueuse de la criminelle désormais à la tête des forces de l’ordre locales et… mère adoptive de Philip – révèle assez vite que les victimes étaient membres d’un club de motards impliqué dans divers trafics. L’un d’eux était un informateur infiltré au service de la police.

Parallèlement à cette histoire s’en ajoute une autre qui nous conduit à Oslo, où sévit un gang venu d’Europe de l’Est, en guerre avec les bikers. Témoin sous silence avance sur cet aller-retour entre deux intrigues, deux décors, deux univers esthétiquement très marqués. Ainsi que savent le faire les Scandinaves, avec cette couleur (quasi sépia) spécifique à leurs fictions, les éclairages soignés donnent tout son relief à l’image et lui confèrent de belles profondeurs de champ.

Camilla (Yngvild Støen Grotmol) | / © Thomas Ekström/NRK

Après Millenium, The Killing, The Kingdom, Bron…, nous sommes en terrain connu. Du polar nordique, qui traîne ses personnages « borderline », malmenés par la vie, usés, multidimensionnels et ancrés dans une réalité sociale contemporaine. Les dialogues collent au plus près des thématiques de société – rapports hommes-femmes, éducation des jeunes, homosexualité, drames de la misère –, l’intrigue suit son cours, empruntant des chemins tortueux et des fausses pistes qui se plaisent à nous perdre jusqu’à l’identification du coupable.

Entre-temps, les personnages auront fait un bout de route qui les aura changés tandis que l’univers dans lequel ils auront évolué se sera imprimé dans l’esprit du téléspectateur avec la puissance d’un marteau-piqueur. Unecadence assénée par le rythme d’une bande-son obsédante qui vrille les tympans et reste un moment tapie dans le creux de la poitrine, une fois l’histoire achevée.

Témoin sous silence, écrit et réalisé par Jarl Emsell Larsen. Avec Anneke von der Lippe, Axel Boyum, Odin Waage, Tehilla Blad (Norvège, 2014, 6 x 59 min).