Jean-Francois Jalkh. | Hamilton/REA

Qui est Jean-François Jalkh, l’éphémère président par intérim du Front national qui, quelques heures après sa nomination, a vu exhumer un entretien avec l’universitaire Magali Boumaza datant d’avril 2000 dans lequel il émet des doutes sur la réalité des chambres à gaz ?

Président fantoche

Au prétexte de rassembler en allant à la rencontre de ses électeurs, Marine Le Pen s’est mise en congé de la présidence du Front national. C’est Jean-François Jalkh, premier vice-président du parti et eurodéputé, inconnu du grand public, qui devait la remplacer à la tête du parti d’extrême droite pendant les deux semaines de l’entre-deux-tours. Un poste intérimaire qu’il a finalement refusé après qu’il a été accusé d’avoir tenu des propos négationnistes.

Négationniste amnésique

Jean-François Jalkh a 17 ans quand il adhère au FN, en 1974. Il y fera toute sa carrière, siégeant dans la plupart des instances du parti. En 1986, Jalkh fait partie de la vague des 35 députés élus à l’Assemblée nationale. Il est le seul survivant de cette bande à toujours siéger au parti. Plutôt secret, il affiche son goût pour le Portugal, les livres anciens et Tintin. Proche de Jean-Marie Le Pen, il se tient à ses côtés en 1991, lors de la commémoration de la mort de Philippe Pétain, à l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris.

Mardi 25 avril, le journaliste de La Croix Laurent de Boissieu a exhumé un entretien accordé par l’eurodéputé et datant d’avril 2000 à l’universitaire Magali Boumaza, dans lequel il émet des doutes sur la réalité des chambres à gaz – ravivant la rhétorique négationniste dont tente de se débarrasser Marine Le Pen.

Député sans immunité

Secrétaire général de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, et président de son association de financement, Jean-François Jalkh a été mis en examen en 2015 dans l’enquête sur le financement des campagnes de 2012. Visé par deux plaintes pour provocation à la discrimination et à la haine raciale en tant que directeur des publications du parti d’extrême droite – Jean-Marie Le Pen s’en était pris à Patrick Bruel et Yannick Noah, déclarant : « On fera une fournée » –, il a vu son immunité parlementaire d’eurodéputé levée à l’automne 2016.

Soldat bleu marine

Il est l’homme des missions délicates. En 2010, il est nommé secrétaire général en vue de préparer le congrès de Tours, où s’est jouée la succession de Jean-Marie Le Pen. En 2015, il remplaçait déjà Marine Le Pen à la présidence du FN, le temps d’une réunion disciplinaire visant son père. Laquelle s’était soldée par une exclusion.