Rex Tillerson, le secrétaire d’Etat américain, au Conseil de sécurité de l’ONU, le 28 avril à New York. | JEWEL SAMAD / AFP

Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, a exhorté, vendredi 28 avril, la Chine devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) à sanctionner économiquement son allié nord-coréen pour le contraindre à arrêter ses programmes nucléaire et balistique.

« Nous devons tous faire notre part, mais la Chine représente 90 % des échanges commerciaux nord-coréens, la Chine a un levier économique sur Pyongyang qui est unique et son rôle est particulièrement important », a insisté M. Tillerson qui présidait une réunion ministérielle exceptionnelle du Conseil de sécurité, en présence de son homologue chinois Wang Yi. Le chef de la diplomatie chinoise a rétorqué que son pays appliquait scrupuleusement toutes les sanctions de l’ONU prises ces dernières années.

Et même s’il a répété vouloir privilégier la voie du dialogue, M. Tillerson a aussi souligné que « toutes les options devaient rester sur la table » face à la Corée du Nord, qui pourrait selon lui mener une « attaque nucléaire » contre la Corée du Sud, le Japon, voire les Etats-Unis.

« Toutes les options doivent rester sur la table »

« La menace d’une attaque nucléaire nord-coréenne sur Séoul ou Tokyo est réelle et c’est probablement une question de temps avant que la Corée du Nord ne développe la capacité de frapper le territoire des Etats-Unis », a poursuivi M. Tillerson. « Toutes les options en réponse à de futures provocations doivent rester sur la table », a martelé le chef de la diplomatie américaine.

Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a pour sa part une nouvelle fois mis en avant la proposition chinoise d’un gel des programmes nucléaire et balistique nord-coréens, en échange d’un arrêt des exercices militaires entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, liés par un traité d’alliance depuis la guerre de Corée (1950-1953).

De son côté, la Russie, par la voix de son vice-ministre des affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a dénoncé une « rhétorique » de « guerre » et une « démonstration de force irréfléchie » qui pourraient avoir des « conséquences effrayantes ».

Le régime communiste nord-coréen a multiplié ces dernières années ses tirs de missiles balistiques, procédant même à cinq essais nucléaires souterrains, dont deux en 2016. Ces programmes militaires ont valu à la Corée du Nord une série de résolutions de l’ONU et une batterie de sanctions internationales. D’après des experts onusiens, ces mesures punitives ont toutefois eu peu d’impact sur Pyongyang.