Une copie de la lettre envoyée par la première ministre britannique Theresa May  au président du Conseil de l’Europe, Donald Tusk, officialisant la volonté du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Le 29 mars. | YVES HERMAN / REUTERS

Le Royaume-Uni ne tirera aucun avantage de son divorce avec l’Union européenne (UE) une fois que les négociations sur le Brexit auront été achevées.

Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a fait cette mise au point sans équivoque dans un entretien au groupe Funke Media Group, alors que les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept se réunissent samedi 29 avril à Bruxelles pour fixer les orientations sur ce dossier.

« There is no free lunch. Les Britanniques doivent le savoir », a résumé M. Schäuble, utilisant une expression anglaise signifiant qu’« il n’y a rien de gratuit ».

« Nous ne voulons pas affaiblir le Royaume-Uni. Mais nous ne voulons pas davantage que le reste de l’Europe soit affaibli. Le Royaume-Uni, après la sortie [de l’UE], ne devrait pas obtenir des avantages que d’autres pays n’auraient pas. »

Le ton est récemment monté entre Berlin et Londres. Le ministre ne fait ainsi que prolonger les propos tenus jeudi par la chancelière Angela Merkel, qui avait conseillé aux Britanniques de ne pas « se faire des illusions »La première ministre britannique, Theresa May, lui avait répondu quelques heures plus tard en estimant que ses déclarations soulignaient à quel point les négociations à venir seraient difficiles.

Deux phases

Conformément aux recommandations exposées fin mars par le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, le texte soumis à l’approbation des Vingt-Sept scinde la négociation en deux phases, avec l’objectif d’organiser d’abord la sortie du Royaume-Uni en mars 2019 et de bâtir ensuite une nouvelle relation entre l’UE et ce pays.

La première phase, qui commencera après les élections législatives britanniques du 8 juin, doit, selon les Européens, porter sur les priorités devant figurer dans l’accord de retrait, au premier rang desquelles figurent la préservation des droits des citoyens, la facture dont devra s’acquitter Londres – elle devrait se chiffrer en dizaines de milliards d’euros –, de même que les questions frontalières, notamment concernant l’Irlande, ou encore les accords internationaux.