Oublié l’union syndicale de 2002 pour « faire barrage à l’extrême droite » au second tour : les syndicats, très divisés sur les consignes de vote et le mot d’ordre de la mobilisation, vont manifester en ordre dispersé le 1er mai.

Comme chaque année, des rassemblements et manifestations sont prévus un peu partout en France, mais c’est à Paris que la désunion syndicale sera la plus visible :

  • La CFDT et l’UNSA, qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, vont se rassembler, avec l’organisation étudiante FAGE, à partir de 11 heures devant le métro Jaurès, dans le 19e arrondissement, pour « rejeter la vision réactionnaire et identitaire du Front national » ;
  • La CGT, la FSU, Solidaires et FO vont manifester de la place de la République à celle de la Nation à partir de 14 h 30, pour réclamer qu’on en finisse « avec les reculs sociaux qui font le terreau de l’extrême droite ». Les trois premières organisations ont appelé à « faire barrage » à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour le candidat d’En marche !. Force ouvrière s’est abstenue de donner une consigne, fidèle à sa tradition d’indépendance vis-à-vis des partis politiques.

Avant le premier tour, les numéros un de la CGT et de la CFDT, Philippe Martinez et Laurent Berger, étaient pourtant d’accord pour une mobilisation commune, dans l’hypothèse de l’arrivée de Marine Le Pen au second tour. Mais des bisbilles autour du mot d’ordre de la mobilisation ont pris le dessus. Et la loi travail, soutenue par la CFDT, a laissé des traces.

Manifestations citoyennes

En plus des cortèges syndicaux, deux manifestations aux mots d’ordre différents auront lieu place de la République. Un premier appel au rassemblement contre Marine Le Pen a été lancé sur Facebook, également pour lundi à 14 h 30, par trois militants socialistes. Une initiative qu’ils revendiquent « sans étiquette ». « Des mouvements peuvent se greffer au rassemblement mais il n’y aura pas de récupération politique », explique au Monde Elodie Jauneau, l’une des initiatrices. Sur Facebook, environ 30 000 personnes se disent déjà intéressées par le rassemblement et 10 000 affirment qu’elles y participeront.

A la même heure et au même endroit, un autre appel a été lancé par deux militants de La France insoumise, là encore indépendamment de l’organisation partisane. Cette fois, le mot d’ordre est différent : « Ni le Pen ni Macron » quand les premiers appellent à « faire barrage à Marine Le Pen en votant, et pas en votant blanc ». Pour l’heure, seules 3 000 personnes se sont dites intéressées par ce deuxième événement sur Facebook.

Que ressortira-t-il de ces multiples appels à la mobilisation sous des mots d’ordre différents ? Difficile à anticiper, « Chacun se retrouvera dans une chapelle qui lui convient », assure Elodie Jauneau, qui croit en la convergence en un « message unitaire ».