Un manifestant anti-Maduro à Caracas le 29 avril. | CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS

L’opposition vénézuélienne, qui célèbre lundi 1er mai le premier mois de sa mobilisation contre le président Nicolas Maduro, va défiler de nouveau lors de cette Journée internationale des travailleurs. Des manifestations en signe de défi au pouvoir qui organise traditionnellement de vastes rassemblements du 1er-Mai.

Les antichavistes, qui exigent de nouvelles élections et le départ du chef de l’Etat socialiste, ont prévu de marcher dans les 24 Etats du pays ainsi qu’à Caracas vers les bâtiments de la Cour suprême et de l’autorité électorale. « Le régime mise sur notre usure, c’est pourquoi, après un mois de résistance, nous devons démontrer que nous sommes encore plus forts », a déclaré Freddy Guevara, vice-président du Parlement, seul organe contrôlé par l’opposition.

« Ce n’est pas une journée pour le capitalisme »

En face, M. Maduro sera à la tête d’un rassemblement de ses partisans sur la place Bolivar, au centre de Caracas, considérée comme un bastion du pouvoir. « Le 1er-Mai appartient à la classe ouvrière. Ce n’est pas une journée pour le capitalisme, ni pour la droite », a assuré le chef de l’Etat lors de son émission dominicale.

Depuis le 1er avril, date du début des protestations, presque toutes les marches ont dégénéré en heurts, pillages et échanges de gaz lacrymogène et de cocktails Molotov entre manifestants et forces de l’ordre. A cela s’est ajoutée la violence exercée par les colectivos, des groupes de civils armés par le gouvernement, assure l’opposition. Au total, 28 personnes sont mortes dans les violences entourant ces rassemblements, selon le parquet, et des centaines ont été blessées. Plus d’un millier de personnes ont été interpellées, la plupart brièvement.

Inflation record

Tandis que les opposants dénoncent la répression du gouvernement, Nicolas Maduro les accuse de commettre « des actes de terrorisme » pour faciliter un coup d’Etat et une intervention étrangère sous l’égide des Etats-Unis.

La crispation politique de ces dernières semaines au Venezuela secoue un pays pétrolier déjà frappé par la pénurie de médicaments et d’aliments et par l’inflation la plus élevée au monde, à 720 % pour 2017, selon la dernière prévision du Fonds monétaire internationnal (FMI).

L’étincelle qui a déclenché ce mouvement est la décision, à la fin mars, de la Cour suprême, réputée proche de M. Maduro, de s’arroger les pouvoirs du Parlement, donnant ainsi les pleins pouvoirs au camp présidentiel. Devant le tollé diplomatique international et les accusations de « coup d’Etat » de l’opposition, l’autorité judiciaire avait fait marche arrière quarante-huit heures plus tard. Ce qui n’a pas calmé la colère des anti-Maduro, ni apaisé la pression internationale.