Khaled Mechaal (à droite) et Musa Abu Marzouk, à Doha, le lundi 1er mai. | KARIM JAAFAR / AFP

Pour la première fois de son histoire, le Hamas islamiste palestinien a modifié, lundi 1er mai dans la soirée, son programme politique, acceptant notamment un Etat palestinien limité aux frontières de 1967 et insistant sur le caractère « politique » et non religieux de son conflit avec Israël.

Dans le document rendu public en arabe et en anglais, que le mouvement a adjoint à sa charte rédigée en 1988, le Hamas estime que « l’établissement d’un Etat palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale, (…) est une formule de consensus national ».

Ce document en 42 points a été mis en ligne sur le site du Hamas au moment même où débutait à Doha une conférence de presse du chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal.

Cette conférence était retransmise en direct à Gaza, tenue sans partage depuis dix ans par le mouvement islamiste, devant un parterre de dirigeants du Hamas qui devaient également s’exprimer au cours de la soirée.

Revenir dans le jeu des négociations internationales

Le Hamas est considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-unis, l’Union européenne et Israël et nombre de ses dirigeants sont visés par des sanctions. En amendant pour la première fois en près de trente ans ses textes fondateurs, dénoncés par certains, Israël en tête, comme antisémites, il tente de revenir dans le jeu des négociations internationales, estiment les experts.

« Notre charte en 1988 était un appel à la mobilisation pendant la première Intifada, elle ne prenait pas en compte la perception internationale, reconnaît Ahmed Youssef, figure politique modérée du Hamas. Les Israéliens ont toujours exploité cela contre nous. »

Cette annonce intervient à quarante-huit heures de la première rencontre entre le président américain Donald Trump avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, à couteaux tirés avec le Hamas.

Le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déjà qualifié le nouveau document du Hamas de « mensonger ».