Lors d’un rassemblement marquant le 1er mai au centre-ville de Saint-Pétersbourg, en Russie, le lundi 1er mai. | Dmitri Lovetsky / AP

Dix-huit militants pour les droits de la communauté LGBT ont été arrêtés, lundi 1er mai, à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, alors qu’ils manifestaient contre la persécution d’homosexuels en Tchétchénie, selon un site d’information local.

Allongés sur le sol, le visage maculé de faux sang et le corps recouvert d’un drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de la fierté homosexuelle, une vingtaine de personnes ont protesté sur l’avenue centrale de Saint-Pétersbourg contre les arrestations d’homosexuels en Tchétchénie, qui ont suscité une vague d’indignation à travers le monde.

Au moins dix-huit d’entre elles ont été interpellées par des policiers antiémeutes, a affirmé le site d’information Fontanka, tandis que l’organisation OVD-Info, spécialisée dans le monitoring des manifestations, a estimé que dix-sept personnes avaient été arrêtées.

« Violence massive avec recours à des tortures très cruelles »

Révélée le 1er avril par le journal indépendant Novaïa Gazeta, une vague de persécutions cible depuis plusieurs semaines des homosexuels en Tchétchénie. Quelques dizaines d’entre eux sont parvenus à fuir ce petit territoire du Caucase à majorité musulmane, membre de la Fédération de Russie. D’autres cherchent encore le moyen de s’en échapper.

Selon le journal, les autorités locales ont arrêté plus de cent homosexuels et ont incité leurs familles à les tuer pour « laver leur honneur ». Selon Novaïa Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est morte des suites d’actes de torture.

« Selon nos estimations, plus d’une centaine de personnes sont emprisonnées, affirmait au Monde Igor Kochetkov, le dirigeant du réseau LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) Russie, le 16 avril. Nous sommes face à une violence massive, avec recours à des tortures très cruelles, qui a pour cible un groupe de personnes. »

Officiellement, une enquête a été ouverte lundi par le parquet général. Mais les enquêteurs disent n’avoir reçu « aucune plainte officielle » de victime, et le Kremlin a estimé que ces informations « ne se confirment pas » en l’état.