Un djihadiste lié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) s’est fait exploser, dimanche 30 avril, et un autre a été tué par les forces de l’ordre lors d’une opération antiterroriste en Tunisie, a annoncé la Garde nationale.

Il s’agit de « deux éléments terroristes » dont l’un, « probablement étranger », était un dirigeant de la Phalange Okba Ibn Nafaa, en lien avec AQMI, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Garde nationale (gendarmerie), Khalifa Chibani.

Un assaut a été lancé plus tôt dans la journée contre une maison à Sidi Bouzid, dans le centre du pays, après « des semaines » de surveillance, a expliqué M. Chibani : « Les unités de la Garde nationale avaient capté des contacts entre la phalange Okba Ibn Nafaa et des personnes à l’intérieur de la ville de Sidi Bouzid. » Pendant l’assaut, l’un des jihadistes « a été touché et s’est fait exploser », a-t-il poursuivi.

L’autre portait également une ceinture d’explosifs, mais a été tué avant de pouvoir l’actionner, après un échange de tirs avec les forces de sécurité.

Comme souvent pendant ce genre d’opérations, des habitants du quartier se sont rassemblés près du cordon policier pendant l’assaut, criant des encouragements aux forces de l’ordre, selon un journaliste de l’AFP sur place. Des femmes ont lancé des youyous après la fin des échanges de tirs.

« Une priorité nationale »

Le groupe « planifiait des opérations terroristes pendant le ramadan », mois de jeûne sacré musulman qui commence fin mai, selon M. Chibani. « Ces deux terroristes étaient recherchés », a indiqué le chef du gouvernement Youssef Chahed à des journalistes. Trois personnes soupçonnées de liens avec le groupe ont été arrêtées et les recherches d’autres éventuels complices se poursuivent.

La Phalange Okba Ibn Nafaa, active dans les montagnes du centre-ouest tunisien, à la frontière avec l’Algérie, a revendiqué plusieurs attaques meurtrières contre les forces armées tunisiennes.

Depuis sa révolution en 2011, la Tunisie fait face à l’essor d’une mouvance djihadiste responsable de la mort de plusieurs dizaines de soldats, de policiers, de touristes mais aussi des civils. Le pays a été le théâtre en 2015 et 2016 d’attentats majeurs revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), comme celui qui a tué 38 touristes à Sousse, dans l’est du pays, en juin 2015.

Les autorités affirment avoir fait « des pas très importants dans la guerre contre le terrorisme » mais appellent toujours à la vigilance, et des démantèlements de cellules jihadistes sont régulièrement annoncés. « La lutte contre le terrorisme reste une priorité nationale et une priorité pour le gouvernement d’union nationale », a affirmé le chef du gouvernement. « La situation sécuritaire est sous contrôle mais les menaces existent toujours. »