Un accord de fin de conflit a été signé il y a plus d’une semaine pour lever les barrages qui paralysaient la Guyane – ici, une manifestation à Kourou, le 4 avril. | JODY AMIET / AFP

Alors qu’un accord de fin de conflit a été signé le 22 avril pour lever les barrages qui paralysaient la Guyane, un mouvement social se poursuit à Electricité de France (EDF). Des salariés grévistes de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) Eclairage ont pris depuis la fin de semaine dernière le contrôle de deux sites stratégiques qui pilotent l’alimentation électrique, provoquant des « coupures de courants volontaires », selon la direction d’EDF Guyane, qui précise que près de 40 % de la Guyane est privée d’électricité, mardi 2 mai.

« Depuis 7 heures aujourd’hui, de nouvelles coupures sauvages sont orchestrées par des grévistes de l’UTG-Eclairage », explique mardi la direction d’EDF Guyane sur Facebook, précisant que « 27 500 foyers ont été privés d’électricité pendant plus de quatre heures sur tout le territoire », notamment à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni. Samedi, 6 680 clients d’EDF avaient déjà été privés d’électricité, toujours selon EDF.

Demande d’une « médiation »

Les grévistes réclament le comblement de « 84 postes vacants » et le « paiement des jours de grève », ainsi qu’« un plan d’action pour l’amélioration des conditions de travail de sécurité des agents EDF des communes de l’intérieur », la « reconnaissance des compétences du personnel local », et le départ du directeur d’EDF Guyane, Augusto Suarez dos Reiz.

EDF, qui souligne que 85 % des salariés de l’entreprise « ne sont pas grévistes », a annoncé mardi avoir demandé au tribunal de grande instance de Cayenne « la mise en œuvre d’une médiation », après le rejet par l’UTG « de nouvelles propositions sur les deux points restant ouverts à la négociation : d’une part l’emploi, d’autre part les modalités de pointage des jours de grève, qui à EDF ne sont jamais payés », lors d’une réunion lundi.

Le groupe EDF avait déjà saisi la justice vendredi, en référé, contre les occupations de site. Le juge des référés a ordonné la fin du blocage des sites, sous astreinte notamment pour le syndicat de payer 10 000 euros par jour et par site occupé.