Les deux protagonistes de la crise en Libye, le chef du gouvernement d’union (GNA) Faïez Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, se sont rencontrés mardi 2 mai à Abou Dhabi, a rapporté l’agence loyale aux autorités de l’Est libyen. Le maréchal Haftar dirige les forces armées des autorités de l’est du pays, rivales du GNA, gouvernement adoubé par l’ONU et installé à Tripoli (ouest).

Depuis son entrée en fonctions à Tripoli en mars 2016, le GNA n’est toujours pas parvenu à asseoir son autorité sur l’ensemble du pays. Six ans après la révolte ayant mis fin à la dictature de Mouammar Kadhafi, la Libye reste engluée dans une interminable crise de transition, victime d’une insécurité persistante, d’une économie en lambeaux et de rivalités politiques incessantes.

Entretien « à huit clos »

Il s’agit aujourd’hui de la deuxième rencontre entre les deux hommes, après celle qui avait eu lieu en janvier 2016 peu après la désignation de M. Sarraj à la tête du GNA. « Le maréchal Khalifa Haftar a rencontré mardi matin (…) Faïez Sarraj à Abou Dhabi grâce à une médiation internationale et arabe », a indiqué l’agence.

Le maréchal Haftar « avait quitté la Libye lundi soir pour effectuer une visite officielle aux Emirats arabes unis » à l’invitation de son homologue émirati, selon cette même source. D’après la chaîne de télévision libyenne 218, les deux rivaux ont posé pour les photographes avant de s’entretenir « à huis clos ».

M. Haftar, interlocuteur incontournable

MM. Sarraj et Haftar devaient se retrouver à la mi-février au Caire, à l’initiative de l’Egypte, pour tenter de négocier des amendements à l’accord politique interlibyen signé en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU et aux termes duquel le GNA a été créé.

Cet accord ne prévoyait aucun rôle pour M. Haftar, dont les forces contrôlent une grande partie de l’est de la Libye. Mais le maréchal controversé s’est imposé comme un interlocuteur incontournable après s’être emparé des principaux terminaux pétroliers du pays.

Après la rencontre avortée du Caire, dont l’échec avait été imputé par M. Sarraj à M. Haftar, le chef désigné du GNA avait jugé qu’une « occasion précieuse » avait été manquée pour trouver un « début de solution à l’état de division et aux souffrances » des Libyens.