Un accord de fin de conflit a été signé il y a plus d’une semaine pour lever les barrages qui paralysaient la Guyane – ici, une manifestation à Kourou, le 4 avril. | JODY AMIET / AFP

Le port de Dégrad des Cannes à Cayenne était bloqué, mercredi 3 mai, par des grévistes, qui ont décidé d’apporter leur soutien au mouvement social en cours à EDF et à l’hôpital de Cayenne, a fait savoir l’UTG Dockers :

« Nos camarades sont en grève depuis plus d’un mois, ce n’est pas une situation normale. Le blocage du port est entier. Il faut qu’on prenne conscience qu’on est tous concernés. »

Alors qu’un accord de fin de conflit a été signé le 21 avril pour lever les barrages qui paralysaient la Guyane, deux grèves sectorielles portées par l’Union des travailleurs guyanais (UTG) perturbent encore le centre hospitalier Andrée-Rosemon de Cayenne (CHAR) et les services EDF.

« L’Etat de droit gravement bafoué »

Au centre hospitalier de Cayenne, une petite partie du personnel réclame des effectifs et du matériel supplémentaires, ainsi que de meilleures conditions de travail. Au sein d’EDF, les grévistes réclament notamment le comblement de « 84 postes vacants » et le « paiement des jours de grève ». Une partie d’entre eux occupe depuis plusieurs jours deux centres de pilotage du réseau électrique, et organise des coupures de courant, dénoncées par la direction d’EDF, qui a porté plainte en référé. Mardi, près de 40 % de la Guyane a été privée d’électricité pendant plusieurs heures par des grévistes, selon EDF.

Dans un communiqué, le président du Medef de Guyane Stéphane Lambert, a déploré mercredi que « de tels petits groupes d’hommes se permettent de décider qui pourra bénéficier de l’approvisionnement électrique ou bien, dans un autre domaine, d’isoler la Guyane par un blocage du port interdisant toutes livraisons de containers ».

« Comment admettre, dans un pays démocratique, qu’un tel petit groupe d’hommes poursuive son œuvre méthodique de blocage de toutes activités économiques ? », a-t-il ajouté, déplorant que « l’Etat de droit soit ainsi gravement bafoué et que les pouvoirs publics restent inertes ».