Le Goncourt du premier roman a couronné, mercredi 3 mai, Maryam Madjidi, qui s’interroge dans Marx et la poupée sur ses origines iraniennes, lors d’une cérémonie qui a également récompensé le chanteur Raphaël pour son premier recueil de nouvelles.

La jeune romancière, née en 1980, relate dans ce roman paru aux éditions Le Nouvel Attila, son enfance en Iran, son exil en France puis l’apprentissage du français. Le titre empreint de nostalgie fait référence aux livres du communiste allemand et aux jouets que Maryam Madjidi a dû abandonner en quittant l’Iran.

Elle a recueilli sept des dix voix du jury présidé par Bernard Pivot, face à Un collectionneur allemand de Manuel Benguigui (Mercure de France), L’Abandon des prétentions de Blandine Rinkel (Fayard) et Looping d’Alexia Stresi (Stock). Membre du jury, l’écrivain Philippe Claudel a salué « la découverte d’une voix qui a grandi loin d’ici ». La lauréate a, elle, qualifié ce choix de « courageux ».

« La nouvelle à écorchure »

Pour les nouvelles, l’académie Goncourt a récompensé, par six voix en sa faveur, Raphaël Haroche, connu comme chanteur sous son seul prénom, pour Retourner à la mer (Gallimard).

« Vous ne faites pas la nouvelle à chute, mais (…) la nouvelle à écorchure », a salué Didier Decoin, autre membre du jury, évoquant une « écriture comme une corde de violon » et « un premier ouvrage poignant, parfois déchirant ».

Chanteur à la voix haut perchée et aux textes romantiques, Raphaël, 41 ans, admirateur de Jack Kerouac, s’est dit « très fier » de cette récompense. Il est notamment connu pour son album Caravane, grand succès en 2005.

Le Goncourt de la poésie-Robert Sabatier a été attribué à l’unanimité à Franck Venaille pour l’ensemble de son œuvre, composée d’une quarantaine de titres. « Votre drame, votre fêlure intime a été la guerre d’Algérie. Vous écrivez sur tout ce qui vous ronge », a estimé Tahar Ben Jelloun, membre du jury.