Après plusieurs heures de discussions au siège du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), les équipes de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron ont accepté, mercredi 3 mai en fin de matinée, que les plans de coupe soient utilisés par le réalisateur Tristan Carné pour le débat de l’entre-deux-tours présidentiel, mercredi soir.

« Nous avons signé la charte de réalisation pour le débat de ce soir qui autorisera les plans de coupe, que j’appelle des plans d’écoute, a déclaré au Monde, Tristan Carné. C’est une petite révolution qui met fin à trente-six ans de rigidité. »

Depuis 1981, date du second débat entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, les réalisateurs n’avaient le droit de filmer que le candidat qui parlait et interdiction de couper sa parole par un plan de son adversaire en train de l’écouter. Cette règle très stricte avait été édictée par le candidat socialiste dans le cadre d’un cahier des charges si exigeant qu’il espérait que la chaîne de télévision ne l’accepterait pas et annulerait le débat avec Valéry Giscard d’Estaing, qu’il ne voulait pas affronter dans l’entre-deux-tours. « Or, à notre grande surprise, ils ont tout accepté. Ces règles sont devenues ensuite “la charte de réalisation” pour les débats suivants », raconte le réalisateur Serge Moati.

Deux réalisateurs-conseil mandatés

Concrètement, M. Carné pourra utiliser à sa guise, mais « avec parcimonie » est-il acté, des plans de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron lorsque l’un des deux écoute son adversaire.

Mercredi soir, le réalisateur sera assisté en régie par deux réalisateurs-conseil mandatés par les deux candidats qui « surveilleront » la réalisation de M. Carné, mais sans pouvoir lui donner d’ordres.

M. Macron a nommé Jérôme Ledoux, qui a filmé tous ses meetings, et Mme Le Pen a mandaté Sébastien Chenu, délégué national du Rassemblement Bleu Marine et responsable du collectif CLIC (Culture libertés et création) au sein du FN.

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