Ni Falcao, ni ses coéquipiers monégasques ne sont parvenus à tromper la défense de la Juventus Turin. | Jean-Paul Pelissier / REUTERS

Un bulldozer échouant à enfoncer un mur trop solide. Cette image va coller durablement au duel qui a opposé, mercredi 3 mai, l’AS Monaco à la Juventus Turin en demi-finales aller de Ligue des champions. Véritable machine à marquer (146 buts inscrits cette saison toutes compétitions confondues), le club de la Principauté n’est pas parvenu à forcer le verrou piémontais, s’inclinant (2-0) dans « son » stade Louis II. Les hommes de Leonardo Jardim sont en mauvaise posture avant la manche retour programmée mardi 9 mai, en Italie.

Première équipe française depuis Lyon, en 2010, à figurer dans le dernier carré de l’épreuve, l’actuel leader de Ligue 1 relevait un défi de taille : tromper la vigilance de l’impressionnante défense de la « Juve » (deux buts encaissés seulement en Ligue des champions cette saison). Pour ainsi dompter un adversaire qui l’avait éliminé (1-0/0-0), en avril 2015, en quarts de finale de la compétition. Devant le vétéran (39 ans) et gardien Gianluigi Buffon, l’entraîneur turinois Massimiliano Allegri s’appuyait sur son trident défensif composé des « gladiateurs » Barzagli (35 ans), Chiellini (32 ans) et Bonucci (30 ans). Un mur réputé infranchissable.

Dans un Stade Louis II hérissé d’étendards rouges et blancs, les coéquipiers du prodige Kylian Mbappé, 18 ans, ont raté leur entame de match, courant dans le vide. Dépassés par l’impact physique et la rigueur tactique de leurs adversaires, les Monégasques ont attendu le premier quart d’heure de jeu pour s’offrir leur première occasion. Sur un centre de Nabil Dirar, Kylian Mbappé frappe trop mollement le ballon de la tête : la salve est captée sur sa ligne avec aisance par Buffon, qui fête ce soir-là sa centième apparition en Ligue des champions.

Froid réalisme turinois

Décidément, le gardien transalpin fait parler son expérience face au jeune attaquant de l’ASM. À la 16è minute, la reprise à bout portant de Mbappé est détournée par le quasi-quadragénaire. À force de se découvrir, les Monégasques finissent par céder. A la demi-heure de jeu, l’Argentin Gonzalo Higuain est à la réception d’une jolie talonnade du Brésilien Dani Alves et trompe Danijel Subasic, le portier de l’ASM. La banderille italienne provoque la stupeur dans les travées du Stade Louis II.

Les hommes de Leonardo Jardim regagnent les vestiaires à la pause, comme assommés par le froid réalisme italien. En début de seconde période, les Monégasques s’enfoncent stérilement dans l’arrière-garde de la « Juve ». A la 47e minute, Bernardo Silva lance intelligemment Falcao, dont la frappe du plat du pied est captée par Buffon. Quant à Mbappé, il voit Buffon sortir impeccablement dans ses pieds avant de lui caresser malicieusement le crâne.

Sentiment d’impuissance

Explosifs, les Monégasques tentent vainement de trouver la solution, s’empalant sur la défense italienne. Loin d’être récompensés, ils encaissent même un second but. Percutant sur son couloir droit, le Brésilien Dani Alves adresse un beau centre à Gonzalo Higuain. Bien placé au second poteau, l’Argentin voit sa reprise finir dans les filets de Subasic, enterrant les derniers espoirs de l’ASM.

Les multiples changements opérés par Jardim ne modifient en rien la donne. Un sentiment d’impuissance semble animer ses troupes. Doubles vainqueurs de la compétition (1985, 1996), les Bianconeri gardent leur cage inviolée. Le coup de tête de Valère Germain (90e) est notamment détourné par un Buffon concentré. Maîtrisant les débats, les Turinois sont au bord d’une énième finale européenne, programmée le 3 juin à Cardiff. Quant aux Monégasques, leurs chances d’accéder à la dernière marche, comme en 2004, paraissent désormais bien minces.