le régime de Pyongyang a par le passé exigé la visite de responsables américains de haut rang en échange de la libération de leurs ressortissants. | Wong Maye-E / AP

La Corée du Nord a confirmé mercredi 3 mai, l’arrestation de Kim Sang-duk, également appelé Tony Kim, le 22 avril à l’aéroport de Pyongyang.

Cet enseignant américain est accusé d’avoir « commis des actes criminels hostiles visant à renverser la RPDC [République populaire démocratique de Corée] », rapporte l’agence officielle nord-coréenne KCNA. « [M.] Kim est désormais détenu par les services judiciaires compétents qui enquêtent sur ses crimes », poursuit l’agence.

L’Université des sciences et de la technologie de la capitale (USTP) nord-coréenne avait annoncé qu’il avait été arrêté au moment où il s’apprêtait à quitter le pays après avoir enseigné pendant plusieurs semaines dans cet établissement.

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, avait vu dans cette arrestation une tentative du régime de Kim Jong-un d’utiliser un Américain comme moyen de pression alors que les tensions sont au plus haut entre la Corée du Nord et la communauté internationale, en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang.

Trois Américains détenus en Corée du Nord

« Nous sommes confrontés à un dirigeant qui gesticule, avait-elle dit la semaine dernière dans un entretien à la chaîne CBS. Il essaie de montrer à son peuple qu’il a du pouvoir, que ce soit par sa rhétorique ou par ses actions. » Mme Haley avait précisé que Washington tentait de rassembler des informations sur cette arrestation.

Deux autres Américains étaient déjà détenus en Corée du Nord dans un contexte de relations glaciales avec les Etats-Unis. Otto Warmbier, un étudiant de 21 ans, a été condamné l’an dernier à quinze ans de travaux forcés pour avoir volé du matériel de propagande. Kim Dong-chul, un pasteur américano-coréen, est en prison pour espionnage.

Le président américain, Donald Trump, s’est dit prêt à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un « si les conditions étaient réunies ». Les Etats-Uns et la Corée du Nord n’ayant pas de relations diplomatiques formelles, le régime de Pyongyang a par le passé exigé la visite de responsables américains de haut rang en échange de la libération de leurs ressortissants.