C’est une première victoire pour Donald Trump, la Chambre des représentants des Etats-Unis, à majorité républicaine, a adopté, jeudi 4 mai, un texte d’abrogation et de remplacement de la loi emblématique sur la santé de Barack Obama.

« Cette loi est la concrétisation de la promesse que nous avons faite aux Américains », a déclaré le président de la Chambre, Paul Ryan, en qualifiant l’« Obamacare », adoptée en 2010, d’« expérience ratée ». « Nombre d’entre nous attendaient ce jour depuis sept ans », a-t-il ajouté, adressant des remerciements appuyés au président Donald Trump pour son implication.

Avec ce vote, le président américain efface son échec du 24 mars, quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré un forcing intense, les républicains avaient été forcés de retirer une première version du texte quelques heures seulement avant le vote.

Le vote final, bien que très serré, illustre l’aspect controversé du texte : 217 voix contre 213. Les 193 démocrates et 20 républicains ont voté non.

« Des prix exorbitants »

L’annonce des résultats a été saluée par une ovation des élus républicains. L’affaire est pourtant loin d’être gagnée, car le débat se déplace désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où la loi est considérée comme inacceptable en l’état y compris par plusieurs sénateurs républicains.

Qualifiant le plan de « Trumpcare », le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer, a ainsi promis de bloquer un projet selon lui impopulaire, « nous ramenant à l’époque où les compagnies d’assurance pouvaient exclure les gens malades de l’assurance et pousser les Américains âgés à la faillite en leur facturant des prix exorbitants ».

Sur le fond, la loi reviendrait sur plusieurs acquis de l’« Obamacare ». Les Américains ne seraient ainsi plus obligés de souscrire une assurance maladie, les financements publics à Medicaid – le programme d’assurance pour les plus modestes – seraient réduits, et la couverture minimale instaurée par l’« Obamacare » serait fortement allégée, à la discrétion des gouverneurs des cinquante Etats fédérés, au risque de ne plus couvrir les personnes ayant des antécédents médicaux.

Aux Etats-Unis, environ la moitié des personnes sont assurées par leur employeur, et ne seraient pas directement concernées par la réforme républicaine.