Après des semaines de débat, le tribunal de grande instance de Nanterre a tranché, jeudi 4 mai, en ordonnant l’expulsion de Roms installés dans un bidonville de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) depuis plusieurs mois sur un terrain appartenant à l’Etat.

Dans une ordonnance, le tribunal a ordonné, « si besoin avec le concours de la force publique, l’expulsion » de ses occupants « à l’expiration d’un délai de quatre mois ». La justice administrative, qui se prononçait en référé, argue du « caractère dangereux de l’occupation à la fois pour les occupants eux-mêmes et pour les automobilistes », le bidonville étant installé entre deux voies rapides, à quelques mètres notamment d’une route nationale.

Des élus de Gennevilliers, dont le maire communiste, Patrice Leclerc, avaient bloqué il y a une semaine l’accès à cette nationale, la N315, pour protester contre l’Etat qui, selon eux, ne « fait rien » depuis des mois.

« Action rapide »

La préfecture des Hauts-de-Seine a précisé que « le diagnostic social », qui permet de connaître les besoins en relogement des personnes, avait commencé jeudi. « La situation de danger dans laquelle se trouvent ces familles mérite une action rapide, plus courte que les quatre mois prescrits par le tribunal », a estimé le maire dans un communiqué.

Le bidonville, sans accès à l’eau potable, abrite entre 100 et 200 personnes, selon la mairie ; environ 80, selon la préfecture. Médecins du monde, une des rares associations à œuvrer régulièrement dans le campement, installé l’été dernier, dit avoir comptabilisé quelque 300 personnes originaires de Roumanie dont la moitié d’enfants non scolarisés.