Le processus d’Astana, qui vise à faire respecter un cessez-le-feu en Syrie conclu en décembre 2016, a été lancé en janvier, sous l’égide de Moscou, Téhéran et Ankara. | STANISLAV FILIPPOV / AFP

La Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar Al-Assad, et la Turquie, soutien des rebelles, ont adopté, jeudi 4 mai, à Astana, au Kazakhstan, un accord de principe portant sur la création de quatre « zones de désescalade ».

Les chefs des délégations des trois pays, parrains des pourparlers de paix d’Astana, ont signé « un mémorandum sur la création de zones de désescalade en Syrie », a déclaré le ministre des affaires étrangères kazakh, Kaïrat Abdrakhmanov. L’accord n’est en revanche signé ni par les émissaires du régime de Damas ni par les rebelles présents à Astana.

Le processus d’Astana, dont le but est de faire respecter un cessez-le-feu en Syrie conclu en décembre 2016, a été lancé en janvier, sous l’égide de Moscou, Téhéran et Ankara. De nouvelles discussions ont eu lieu à la mi-février et à la mi-mars ; ces dernières ont été boycottées par l’opposition.

Le plan russe est apparu au grand jour mardi pendant une conversation téléphonique entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue états-unien, Donald Trump. Et le lendemain, recevant son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, dans la station balnéaire de Sotchi, sur les bords de la mer Noire, Vladimir Poutine avait déroulé son plan pour « une plus grande pacification » de la Syrie, en guerre depuis six ans, et « un renforcement du cessez-le-feu ».

Quatre zones de désescalade

Selon une version en arabe du projet de mémorandum, les « zones de désescalade » seront créées dans les territoires rebelles à Idlib (nord-ouest), dans la province centrale d’Homs, dans l’enclave rebelle de la Ghouta (banlieue est de Damas) et dans le sud du pays.

La guerre en Syrie, déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques prodémocratie, est un conflit complexe dans lequel sont impliqués régime, rebelles, djihadistes, milices et groupes régionaux, ainsi que des grandes puissances sur un terrain de plus en plus morcelé. La guerre a fait plus de 320 000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié des quelque 22 millions d’habitants d’avant-guerre.