La politique de soutien aux familles figure parmi les nombreux sujets d’affrontements abordés par Marine Le Pen et Emmanuel Macron lors de leur débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle, mercredi 3 mai. « Vous ne pensez pas beaucoup aux familles, a attaqué la candidate du Front national. Je veux rétablir le quotient familial, qui a été baissé. Ce sont les socialistes qui l’ont baissé. Je veux revenir à l’universalité des allocations familiales. »

Le Front national promet en effet de verser à nouveau le même montant à toutes les familles de deux enfants et plus, quel que soit leur niveau de revenus, alors que le candidat d’En marche ! veut maintenir la baisse des allocations familiales pour les plus aisés, en vigueur depuis 2015. « Pour encourager la vitalité démographique, il y a autant besoin des enfants de riches que de pauvres. Ce sont tous des enfants de France », affirme Agnès Marion, présidente du Cercle Fraternité, un groupe de réflexion frontiste consacré aux questions de société. Mme Le Pen entend cependant les réserver aux familles dont au moins l’un des parents est français.

« La France c’est autre chose, c’est une civilisation ouverte avec des principes généraux, tout l’inverse de ce que vous portez, ça n’est pas la xénophobie », a riposté M. Macron.

Rehausser le plafond du quotient familial

Leurs positions sont plus proches sur le relèvement du plafond du quotient familial. Mais aucun n’annonce de chiffre précis. Mme Le Pen promet de « rehausser progressivement » ce plafond, ramené de 2 336 euros à 1 512 euros par demi-part depuis 2013. M. Macron ira dans le même sens « si les finances publiques le permettent », avait-il déclaré le 9 avril sur Radio J, sans y revenir mercredi soir. « C’est un élément de justice d’accompagner les familles. Et raboter à la fois les allocations et le quotient a été un problème », avait affirmé M. Macron.

Cela n’a pas été abordé lors du débat, mais la candidate du Front national veut également supprimer une mesure emblématique du quinquennat Hollande : l’obligation de partager le congé parental, aujourd’hui raccourci si le père n’en prend pas une partie. La réforme visait à encourager leur investissement au sein du foyer. « Cette mesure est presque soviétique, juge Agnès Marion. Il faut laisser en la matière une grande liberté. »

M. Macron, de son côté, promet d’« aider les femmes à concilier vie familiale et vie professionnelle » en « soutenant l’effort massif de construction de places en crèche » et en créant un congé maternité unique pour les entrepreneuses, intermittentes, etc., aligné sur celui des salariées.