Les indiens de la tribu Gamela affirment que les terres qu’ils occupent aujourd’hui leur ont été promises à l’époque coloniale. | LUNAE PARRACHO / REUTERS

L’ONU a réagi jeudi 4 mai à la « grave » attaque menée dimanche par des propriétaires terriens contre des indiens de la tribu Gamela au Brésil. Les affrontements sont la conséquence d’un litige sur des terres occupées par la tribu dans l’État de Maranhao au nord-est du pays. 200 hommes liés à des fermiers locaux et munis de machettes et fusils s’en sont pris aux indiens présents. 13 blessés sont à déplorer.

« L’ONU au Brésil est inquiète après avoir reçu le rapport sur cette attaque à Viana, dans le Maranhao, une région qui connaît des conflits concernant la délimitation des terres », explique dans un communiqué le bureau des Nations Unies au Brésil.

« Les Nations Unies exigent que les autorités mènent l’enquête avec rigueur et fassent preuve d’une tolérance zéro face (…) à la gravité des violences contre les indiens et à l’impunité de leurs agresseurs », ajoute le communiqué. « Les Nations Unies sont solidaires des victimes et prêtes à soutenir l’Etat brésilien afin que soient mis en œuvre les moyens d’éliminer le racisme, la discrimination ethnique, la haine, la violence et la violation des droits des peuples autochtones », conclut le texte.

Chassés par l’expansion agricole

Le ministre de la Justice, Osmar Serraglio, a promis mercredi de déclencher le processus de délimitation des terres. Un représentant de la police locale a déclaré à Globo News qu’il y avait eu des « agressions des deux côtés » selon les premiers éléments de l’enquête.

Les indiens de la tribu Gamela assurent avoir un droit sur des terres qui leur ont été données à l’époque coloniale. L’expansion agricole les en a chassés à partir de 1970. Depuis 2015, ils ont entrepris d’occuper certaines de ces terres pour faire valoir leurs droits. La situation a créé des tensions avec les producteurs.

D’après le Congrès Missionnaire Indien (Cimi), au moins 137 indiens ont été assassinés au Brésil en 2015. Le total s’élève à 891 morts depuis 2003.